Qualité
Oïdum, des défauts organoleptiques dès 9 % de contamination
Une étude menée par l’Institut Coopératif du Vin et BASF s’est penché sur les seuils de nuisibilité de l’oïdium. Dès 9 % de grappes fortement touchées, la qualité de la vendange est remise en question
L'ICV et BASF Agro ont présenté les premiers résultats de leur programme baptisé « in vino qualitas ». Ces recherches conduites pendant trois ans sur carignan et chardonnay visaient à préciser l'impact de l'oïdium sur le rendement et la qualité. « Par rapport au botrytis, nous disposions de peu de données sur l'oïdium alors que cette maladie se développe à la fois en fréquence et dans de nouveaux vignobles », précise Jacques Rousseau de l'ICV. Les chercheurs ont constitué des lots de raisins avec des contaminations croissantes en oïdium qu'ils ont vinifié séparément. Les résultats montrent qu'au-delà de 9 % de grappes contaminées, on observe une augmentation d'arômes indésirables phénolés (eugénol), champignons (octenol) ou encore herbacés.(hexenol). Ces arômes sont accompagnés d'une baisse d'acidité fragilisant la couleur et ouvrant la porte à des problèmes microbiologiques. Les chercheurs ont également mis en lumière deux types de grappes contaminées. Lorsqu'il ne s'agit que d'un léger feutrage sur l'ensemble de la grappe, les dégâts sont acceptables. Les défauts sensoriels apparaissent lorsqu'on observe des baies nanifiées, explosées sur 50 % de la grappe.
Huit traitements assurent un gain économique
Ces essais ont également permis de comparer différents programmes de traitement anti-oïdium : un témoin non traité contre la maladie, un programme « référence » à 8 traitements (2 Kumulus, 2 Collis, 2 Vivando et 2 spiroxamine) démarrant à 5-6 feuilles et un programme « bas de gamme » à 7 traitements (4 triazoles, 2 soufres, 1 contact) démarrant à 8-9 feuilles. Outre des différences qualitatives confirmant les résultats précédents, la comparaison économique des programmes montre que malgré un coût supérieur de 63 €/ha, le programme « référence » génère près de 1000 €/ha de revenus en plus par rapport au « bas de gamme ». « Il y a nécessité d'intervenir dans le cadre d'une stratégie de protection précoce et avec des produits performants », résume Vincent Jacus, responsable cultures spéciales chez BASF. Ces essais vont se poursuivre en 2010 afin de confirmer ces résultats.