Aller au contenu principal

EcoVitiSol éclaire les effets des pratiques biodynamique sur la biologie des sols de vigne

Les scientifiques de l'Inrae se sont penchés entre autres sur la biodynamie lors du projet EcoVitiSol. Une chance pour améliorer les pratiques, selon le spécialiste Vincent Masson.

De la qualité des préparations biodynamiques, comme celles à base de bouse de corne, dépend aussi le bon état microbiologique du sol.
De la qualité des préparations biodynamiques, comme celles à base de bouse de corne, dépend aussi le bon état microbiologique du sol.
© C. de Nadaillac

L’année 2022 a vu l’aboutissement du projet EcoVitiSol, lancé en 2018 et piloté par l’Inrae. Durant ces trois années, les pratiques de cent cinquante viticulteurs et vignerons en conventionnel, bio et biodynamie ont été passées au peigne fin pour essayer de comprendre leur impact sur la biologie du sol. Un des enseignements marquants, déjà diffusé en cours de projet, est la faculté de la viticulture biodynamique à améliorer les réseaux d’interactions entre microorganismes dans le sol. « C’est un constat, pose Lionel Ranjard, directeur de recherches à l’Inrae de Dijon. Les différences ne s’expliquent pas par les pratiques viticoles comme l’enherbement, le travail du sol ou la fertilisation organique, qui sont parfois communes entre les trois modes de conduite, mais bien par le fait d’être en biodynamie ou non. Nous ne savons pas pourquoi. »

Spécialiste de la biodynamie, Vincent Masson a pris part au projet, en tant que dirigeant de l’entreprise Biodynamie-Services et président de l’association Soin de la Terre. Pour lui, le projet a également permis de décrypter les pratiques biodynamiques, les analyses réalisées par les scientifiques étant très pointues. « Et je constate une corrélation nette entre les 'bonnes pratiques' et les bons résultats microbiologiques », assure le spécialiste. Car il y a plusieurs façons de faire de la biodynamie. Cela fait appel à des notions de qualité des préparations, de mise en œuvre (la dynamisation par exemple), mais aussi de conditions d’application. Ces différences, Vincent Masson les observe régulièrement lorsqu’il fait des profils à la bêche. D’autant plus qu’il a l’habitude de travailler en gardant des zones témoins chez les viticulteurs.

Évaluer les pratiques grâce à un outil de grande précision

Il trouve, chez les plus aguerris, des sols mieux structurés, plus grumeleux, qui se brunifient, ainsi que des systèmes racinaires plus denses et plus profonds. Autrement dit, il ne suffit pas d’être en biodynamie, encore faut-il le faire dans les règles de l'art. « Ces différences je les vois mais je n’ai pas les outils d’analyse pour les confirmer. Grâce au projet EcoVitiSol nous avons pu poser un regard avec un outil de grande précision et nous rendre compte que nous ne faisons pas fausse route », se félicite l’expert. Les observations réalisées lors de ce projet laissent penser que les préparations biodynamiques agissent bien sur ce pour quoi elles sont attendues. À l’instar de la 500P, qui est destinée à améliorer la structuration du sol.

Vincent Masson va participer aux prochains projets régionaux EcoVitiSol dans les années à venir. Il est convaincu que ces projets scientifiques transverses permettront d’explorer de façon plus fine la façon dont il faut mettre en place la biodynamie. « Nous pouvons gagner en précision dans nos pratiques, affiner nos connaissances », estime-t-il.

Au-delà des résultats, apportant un nouveau bagage scientifique, Lionel Ranjard et Vincent Masson voient également tous les bienfaits de réunir ces viticulteurs dans la démarche. « Cela a permis à beaucoup de vignerons de se poser des questions et de regarder leur sol, témoigne Vincent Masson. Je n’y vois que du positif. »

Les plus lus

<em class="placeholder">Mini-pelle Kubota U20</em>
« Avec ma minipelle, j'enfonce jusqu'à 1 000 piquets par jour dans mes vignes »

Sébastien Bouteille, vigneron dans le Vaucluse, est équipé de deux minipelles depuis une quinzaine d’années, avec lesquelles…

<em class="placeholder">Mini-pelle Kubota dans les vignes équipée d&#039;une complanteuse.</em>
La minipelle, un vrai couteau suisse pour la viticulture
De plus en plus de viticulteurs s’équipent en propre ou à plusieurs de minipelles pour réaliser de multiples travaux sur leur…
<em class="placeholder">Vigne formée en cordon de Royat avec bras croisés</em>
Croiser les bras des vignes en cordon de Royat : avantages et inconvénients
Le cordon de Royat double avec les bras croisés est parfois mis en avant pour le respect des flux de sève. Il s’agit néanmoins d’…
New Holland retrouve sa place de leader des tracteurs spécialisés en 2024.
Immatriculations 2024 de tracteurs vignes et vergers - New Holland retrouve sa place de leader

Dans un marché en forte baisse, New Holland retrouve sa place de leader des tracteurs spécialisés, après avoir été second…

%agr
Astuce de viticulteur : « J’ai bricolé un épandeur à compost pour moins de 1 000 euros »

Christian Creton, viticulteur à Cascastel-des-Corbières, dans l’Aude, s’est confectionné pour moins de 1 000 euros…

Quels sont les fongicides viticoles dont les résistances ont augmenté en 2024 ?

Les molécules fongicides restant sur le marché sont toujours plus sous pression. Si les recommandations pour les usages ne…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Vigne
Consultez les revues Réussir Vigne au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters des filières viticole et vinicole