« Ne lésinez pas lors de l’installation du palissage de votre vigne »
Jean-Marie Leclercq, gérant de CEP Consulting, cabinet indépendant dans le domaine du palissage, nous délivre ses conseils pour gagner du temps lors de l’entretien du palissage de la vigne.
Jean-Marie Leclercq, gérant de CEP Consulting, cabinet indépendant dans le domaine du palissage, nous délivre ses conseils pour gagner du temps lors de l’entretien du palissage de la vigne.
Quels conseils donneriez-vous pour limiter le temps passé au sécaillage ?
Paradoxalement, l’essentiel de l’entretien se joue… à la plantation, lors de l’installation du palissage ! Il est primordial de se poser les bonnes questions avant l’établissement du vignoble : quelle est la durée de vie de la vigne, quelles sont les contraintes de la parcelle en termes de vent, de charge, etc., quelle largeur interrang (des interrangs plus larges diminuant mécaniquement le temps d’entretien du palissage), quelle hauteur foliaire (cette dernière déterminant le positionnement du fil porteur et donc la hauteur des piquets), etc.
Une fois tout cela établi, il faut rédiger un cahier des charges avec les caractéristiques techniques des produits souhaités. Et il ne faut surtout pas lésiner sur la qualité des piquets. Avec la hausse des coûts des matières premières et du transport, les prix ne cessent d’augmenter. Malgré cela, il ne faut surtout pas baisser en gamme en passant, par exemple, sur des piquets acacias de moindre section, ou sur des piquets métal avec une couche plus fine de galvanisation. Sinon, il faudra les remplacer beaucoup plus vite, ce qui prendra du temps, coûtera in fine plus cher et alimentera la hausse des prix en créant une pénurie.
Je suis surpris, sur Bordeaux, de la diminution actuelle du diamètre des piquets bois. D’après mes mesures, elle est de l’ordre de 35 %. Il faut vraiment être vigilant. Par ailleurs, lors des achats de piquets galvanisés, il faut absolument que l’épaisseur de galvanisation soit contractualisée et stipulée dans la facture. Car parfois, entre ce qui est annoncé et ce qui est reçu, il y a une grosse différence d’épaisseur.
Au niveau du fil, la qualité est généralement conforme à celle annoncée et la durée de vie est bonne.
Ensuite, je recommande d’opter pour des crampillons harpon qui tiennent mieux, et de les planter de manière inclinée afin que les deux tiges du crampillon ne soient pas dans la même fibre du bois. Et il faut se dire que plus on a du mal à les enfoncer, plus ils auront du mal à ressortir.
Quelle organisation mettre en place pour limiter les pertes de temps au remplacement ?
Je conseille tout d’abord de trouver un moyen de signaler les rangs où un remplacement doit être effectué. On peut mettre les piquets en biais, accrocher un lien de couleur en début de rang, etc.
Ensuite, il est plus efficace de spécialiser les équipes. La première sera chargée de remplacer les piquets. La seconde, d’installer les accessoires. Et on tourne, pour éviter que ce ne soit trop répétitif. En règle générale, le carassonage sur une parcelle avec des piquets en bois représente un jour par hectare et par an, à une ou deux personnes.
Comment simplifier les remplacements de piquets bois ?
Il faut s’équiper d’outils simplifiant l’arrachage. Lorsque le piquet sort encore de terre, on peut glisser un genre de sangle ou un câble autour. On fait un tour mort, puis un tour, autour du piquet et on tire avec le tracteur.
Si le piquet est uniquement dans le sol, il faut alors creuser, c’est plus laborieux.
Comment faciliter les réparations de fil ?