En pratique
Les sarments en symbiose avec l’environnement
Traditionnellement brûlés suite à la taille, les sarments s’inscrivent désormais au sein de nouvelles préoccupations agronomiques et environnementales.
« Les sarments sont une source d'humus trop souvent gaspillée alors qu'avec une production annuelle de 2 à 4 t/ha, sur la base de 170 kg d'humus par tonne, cela correspond à 300 à 600 kg/ha d'humus potentiel. Ils pourraient ainsi compenser la moitié des pertes générées par la minéralisation » explique Maxime Christen, de la Chambre d'agriculture de la Gironde. Face à ce constat, deux voies sont envisageables, le broyage directement après la taille ou le compostage.
Broyage, investissements faibles mais limites agronomiques
Le broyage des sarments se présente comme une solution simple à mettre en œuvre et relativement peu coûteuse avec un investissement matériel limité à un broyeur (environ 2 000 à 8 000 euros HT) mais, souligne Maxime Christen, « cette solution ne permet pas d'avoir une approche parcellaire au niveau de la fertilisation en fonction des besoins car au final, ce sont les parcelles les plus vigoureuses qui reçoivent le plus de sarments ».
Compostage, investissements plus élevés pour une approche intégrée
Le compost de sarments apparaît comme une source de fertilisation plus homogène et qualitative (riche en humus et pauvre en azote). Elle permet de s'adapter aux besoins de la parcelle. En revanche, précise Maxime Christen, les investissements sont plus lourds (plate-forme de compostage, ramassage et broyage des sarments, arrosage et retournement des tas, épandage) et les besoins en main d'œuvre élevés même si des systèmes automatisés se développent.
Pour réduire les coûts, la chambre d'agriculture de la Gironde travaille dans deux directions, l'utilisation des effluents vinicoles et des effluents phytosanitaires pour l'arrosage du compost. L'utilisation des effluents vinicoles lors du compostage, permettrait de stimuler les microorganismes responsables du compostage. Mais les volumes nécessaires peuvent être supérieurs aux besoins lors de la fabrication du compost (3 m3 par m3 de déchets), ce qui suppose de gérer un stock tampon.
Pour l'utilisation des effluents phytosanitaires, des expérimentations ont été conduites afin de vérifier la toxicité du compost. Les premières conclusions sur la dégradation des matières actives sont encourageantes ce qui permettra de présenter un dossier en 2009 auprès du Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable afin de faire valider le compostage comme une solution intégrée permettant l'entretien organique des sols et le traitement des effluents.