Cicadelle de la flavescence dorée
Les « bios » plaident pour une diminution du nombre de traitements
Les « bios » ont démontré que trois traitements insecticides étaient suffisants pour lutter contre la cicadelle de la flavescence dorée.
Les « bios » ont démontré que trois traitements insecticides étaient suffisants pour lutter contre la cicadelle de la flavescence dorée.
« Au-delà de trois traitements à base de roténone, tout traitement en sus n´apporte aucune efficacité supplémentaire », indique Eric Maille, technicien au Civam bio 33. « Nous continuons de mener des essais afin de confirmer à nouveau les résultats obtenus avec seulement trois traitements et de rassembler tous les éléments techniques afin de convaincre la Commission départementale de lutte contre la flavescence dorée de réduire le nombre de traitements obligatoires. » Une décision qui, tout en apportant le niveau de sécurité requis contre la flavescence dorée, et qui au passage soulagerait le porte-monnaie du viticulteur, permettrait également d´épargner les populations d´auxiliaires tels les typhlodromes.
Une étude menée par le Civam bio 33 et l´Inra de Bordeaux dans l´entre-deux mers a en effet montré que l´application de deux traitements à base de roténone permettait d´avoir un niveau de toxicité tolérable (maintien d´un niveau de population suffisant) sur les populations de typhlodromes pyri, assurant un équilibre biologique sans développement des acariens ravageurs. De plus, l´effet non-intentionnel observé, moyennement toxique, est limité dans le temps, compte tenu, sans doute de la biodégradation rapide de la matière active. « Mais l´étude n´a porté que sur deux applications au lieu des cinq réglementaires (hors zone de lutte obligatoire, dans l´objectif de se rapprocher des pratiques « conventionnelles »). Quel sera l´impact à terme de ses applications répétées ? Sans en avoir aujourd´hui la certitude, on peut toutefois supposer que cet effet cumulatif sera néfaste », estime Eric Maille.
Avec trois traitements à base de roténone, la protection contre la cicadelle est assurée et la faune auxilliaire protégée, assure le Civam bio 33. ©D. R. |
En attendant le pyrèthre, la roténone est la seule molécule homologuée en bio
A l´heure actuelle, la roténone est la seule molécule homologuée (deux produits commerciaux : Roténobiol & Agri 2002) en viticulture biologique pour lutter contre la cicadelle de la flavescence dorée, dans le cadre de la lutte obligatoire. Plusieurs dossiers d´homologation de produits insecticides à base de pyrèthre sont en cours d´examen mais ne devraient pas être adoptés avant 2006. Les vignerons « bios » attendent avec impatience l´arrivée de cette molécule sachant que des essais menés par l´Itab (Institut technique de l´agriculture biologique) dans les différents vignobles français ont confirmé la meilleure efficacité du pyrèthre par rapport à la roténone. Mais compte tenu de cette efficacité supérieure, les « bios » plaident, encore une fois, pour une réduction du nombre de traitements qui pourrait être compensée par un meilleur positionnement des produits à base de pyrèthres à certains stades du développement de l´insecte.