réussir demain
Le traitement en « motifs antipercolation » pour économiser des intrants lors des traitements de la vigne
Diminuer les doses d’antimildiou lors du traitement de la vigne serait possible grâce à la technique de traitement à motifs.
Diminuer les doses d’antimildiou lors du traitement de la vigne serait possible grâce à la technique de traitement à motifs.
Qu’est-ce qu’un traitement en motifs ?
Il s’agit d’une nouvelle stratégie de traitement qui part de l’idée que l’on pourrait lutter contre les maladies en ne traitant pas l’ensemble des ceps de vigne à chaque passage. Cette hypothèse s’inspire de la théorie mathématique de la « percolation » qui s’applique, entre autres, à la dynamique de propagation des épidémies. Concrètement, chaque traitement se ferait à pleine dose mais comme tous les ceps ne seraient pas traités à chaque fois, cela donnerait une économie globale d’intrants par campagne, pour une efficacité comparable.
Quels sont les premiers résultats ?
« Nous avons d’abord testé l’efficacité de ce concept de traitement par 'motifs antipercolation' via une simulation numérique », explique Simon Moulieras, responsable R & D de Greenshield, la start-up qui développe le projet. Pour déterminer la dimension des motifs de traitement, l'entreprise est partie sur quatre rangs de vigne à traiter. Chacun comprenait une portion non traitée, puis un tronçon tampon traité à chaque passage et enfin, un tronçon traité. Le rang d’à côté présentait le même « motif » mais en décalé pour que la distance entre deux portions non traitées soit élevée. Pour les traitements suivants, les chercheurs ont décalé les trois types de tronçons le long de chaque rang.
La stratégie de « traitement à motifs » a permis sur cet essai de réduire de 18 % l’utilisation des fongicides sans différence significative de rendement à la récolte.
À quand une commercialisation de ce nouvel outil ?
Il n’y a pas encore de date avancée. Le test va se poursuivre cette année en Charentes et à Bordeaux. Plusieurs points doivent être approfondis comme l’adaptation de la méthode au plus juste selon le contexte épidémique de chaque année et le développement d’un modèle épidémique performant à l’échelle intraparcellaire.
En amont, l’un des grands enjeux est de construire un système de surveillance sanitaire performant à partir de données collectées par capteurs embarqués. Une expérimentation est lancée sur ce sujet depuis un an.