fiche biodiversité
Tout savoir sur la pipistrelle commune dans les vignes
La pipistrelle commune fait partie des chauves-souris que l’on retrouve dans les milieux viticoles. Insectivore, elle est très utile pour la maîtrise des vers de la grappe. Des nichoirs installés à proximité des vignes facilitent ses déplacements et son installation dans ce milieu.
La pipistrelle commune fait partie des chauves-souris que l’on retrouve dans les milieux viticoles. Insectivore, elle est très utile pour la maîtrise des vers de la grappe. Des nichoirs installés à proximité des vignes facilitent ses déplacements et son installation dans ce milieu.
La pipistrelle commune est une des chauves-souris les plus fréquemment rencontrées dans les vignes. Elle se nourrit notamment d’Eudémis (1), un des vers de grappe très préjudiciable à la vigne. Elle est capable de manger en une seule nuit entre 1 500 et 3 000 insectes, soit un tiers de son poids, mais, précise Rodolphe Majurel, chiroptérologue, « les besoins alimentaires des femelles sont encore plus importants pendant l’été où elles peuvent ingérer deux tiers de leur poids en une nuit ». Pour les viticulteurs, elles sont donc de précieuses alliées à protéger en facilitant leur déplacement et leur gîte, d’autant plus que « les populations de pipistrelles ont été réduites d’un tiers depuis plusieurs années », remarque Rodolphe Majurel.
Caractéristiques
Description
La pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus) est une des plus petites chauves-souris avec une envergure de 180 à 240 mm pour un poids de 3 à 8 g (soit l’équivalent d’un pouce). Elle fait partie de la famille des vespertilionidés et se rencontre dans toute l’Europe. Son pelage dorsal est de couleur brun sombre à roux, avec un contraste peu accentué sur le ventre. Ses oreilles sont petites et triangulaires. Elle est quasi-identique à la pipistrelle pygmée mais se différencie par le signal de fréquence des ultrasons qu’elle émet. C’est une espèce crépusculaire, que l’on peut voir à la tombée de la nuit, dans le premier quart d’heure qui suit le coucher du soleil.
Mode de vie
Ce sont des chauves-souris qui peuvent vivre au cœur des villes comme dans des zones de monoculture intensive, sous réserve qu’elles trouvent un gîte pour passer la journée et l’hiver, ainsi que des haies pour se déplacer et de l’eau pour boire. Cette espèce est fissuricole, c’est-à-dire qu’elle cherche des interstices naturels ou artificiels pour se réfugier. On la trouve ainsi dans les bâtiments (greniers, combles, fentes de vielles poutres) mais aussi entre les moellons de pierres, sous les corniches de ponts et d’aqueducs. Pour s’alimenter, elle chasse partout où il y a des insectes dans un territoire de chasse qui ne dépasse pas 2 à 3 km autour de son habitat.
Préservation
« Pour la protéger, il faut d’une part conserver les gîtes naturels où elle vit, souligne Rodolphe Majurel, et d’autre part préserver les corridors (haies, cours d’eau notamment) pour ses déplacements lorsqu’elle est en chasse ». Dans les vignes, il peut être ainsi intéressant de mettre en place des nichoirs où elles peuvent se regrouper et s’abriter. L’abri doit être très bien fixé car elle n’aime pas être perturbée, et la taille de la fente de l’entrée doit être de 19 mm environ. Plusieurs initiatives ont ainsi été développées en Nouvelle-Aquitaine (projet Bat’Viti par exemple en Dordogne) mais aussi dans l’Hérault.
Idéalement l’abri à chauve-souris doit être positionné en hauteur sur un arbre, par exemple à proximité des parcelles de vigne.