Réglementation
La menace européenne sur les phytosanitaires s’éloigne
Compte tenu du vote du Parlement européen, la future législation européenne sur les pesticides ne devraient pas conduire à des impasses techniques. Du moins dans un premier temps.
Le cuivre ne devrait pas être interdit, ni le folpel, ni le méthiram ou encore le glyphosate. Le règlement adopté par le Parlement européen le 13 janvier dernier sur l'autorisation de mise en marché des pesticides sur la base de nouveaux critères d'exclusion en fonction de leur impact sur la santé humaine et sur l'environnement, a tout d'un texte de compromis. Par rapport à la version du projet initial (voir Réussir Vigne N° 148), les vignerons auront encore à leur disposition une pharmacopée suffisante pour résister aux différents bio agresseurs et gérer les résistances des pathogènes à différentes familles chimiques.
22 molécules vont être retirées
Une liste de 22 molécules reconnues comme cancérigènes, mutagènes ou toxiques dont au moins 16 sont actuellement utilisées sur vigne et devant être retirées du marché a pu être établie sur la base des critères d'exclusion retenus dans ce futur règlement. Il s'agit notamment pour les herbicides de l'amitrole, du gluphosinate et du linuron ; pour les fongicides de l'iprodione, du mancozèbe, du flusilazole, de la carbendazim, du dinocap (ces deux dernières molécules ayant déjà été proscrites dés 2010 par le Grenelle de l'environnement en France) et pour les insecticides, du lufenuron et de la bifenthrin. Bien que cette réglementation entrera en vigueur dés cette année, le retrait de ces molécules ne devrait être que progressif jusqu'à l'expiration des autorisations accordées dont elles bénéficient - ce qui peut aller jusqu'à 2018 - et leur interdiction pourra être différée s'il est démontré qu'aucune alternative n'existe. « Il ne faut pas pour autant se faire d'illusion », estime Thierry Coulon, de l'IFV. « Cette option light qu'a acceptée le Parlement européen ne doit pas faire oublier sa détermination à faire retirer du marché toutes les molécules neurotoxiques. Elle offre un répit aux vignerons mais elle ne doit pas faire oublier l'urgence et la nécessité pour la recherche de travailler sur des solutions alternatives ».