Bordeaux
La géographie de son exploitation en un clic
Par mail et à partir d’un seul clic, tous les viticulteurs bordelais peuvent désormais recevoir l’atlas environnemental de leurs parcelles. Cet outil contient l’essentiel des informations à considérer pour améliorer la prise en compte du milieu et de l’environnement sur leur exploitation.
technique et d’exploitation au Château de La Rivière,
utilise l’atlas environnemental
qui lui sert aussi à réaliser
son dossier restructuration.
L’atlas environnemental est un dossier cartographique complet de chaque exploitation qui resitue les parcelles dans leur environnement, y compris avec des photos aériennes. Cet outil est la nouvelle fonctionnalité proposée par le SIG(1) du Vin de bordeaux, le portail internet cartographique de suivi collectif ou individuel du vignoble bordelais. Ses utilisations sont multiples. “ Quand un groupe de viticulteurs se lance dans un Système de management environnemental (SME), la première étape est d’établir un diagnostic environnemental sur chaque exploitation. L’atlas, qui permet de visualiser rapidement les zones sensibles, est l’outil idéal pour établir ce diagnostic ”, explique Guillaume Dulimbert, animateur d’un groupe SME. “ L’extraction désormais automatisée des données rend l’affaire nettement moins laborieuse que lorsqu’il fallait aller en mairie pour établir manuellement les relevés cadastraux que l’on tentait ensuite, si on trouvait un peu de temps, de compléter avec Google Map. ” Dans les faits, l’atlas met en évidence les zones environnementales avoisinant chaque parcelle comme Natura 2000 ou les Znieff(2). Les points d’eau et les cours d’eau y sont aussi mentionnés, de même que la nature du proche voisinage de chaque parcelle : écoles, habitats, maisons de retraite.
Outil d’aide pour respecter les ZNT
“ En 2012 ,quand on a intégré le groupe SME piloté par les animateurs de la société Mérithalle, Florent Labadie et Hélène Laguerche, notre diagnostic environnemental avait déjà été réalisé en interne ”, explique Nicolas Lesaint, responsable technique au Château de Reignac. “ L’atlas ne nous a donc pas servi pour cette partie mais il a été un outil intéressant pour nous aider à respecter les ZNT(3). Cela dit, il doit être complété en ajoutant les fossés dans lesquels il y a toujours de l’eau courante puisque les cartes IGN sur lesquelles il s’appuie ne les contiennent pas. En pratique, il a servi à faire un état des lieux précis des zones à risque que l’on a comparé au relevé cadastral avec lequel on travaillait jusque-là. Au total, sur les 70 hectares du château Reignac, quatre hectares “ équivalent-surface GPS ” sont concernés par une ZNT. Très concrètement, cela signifie que sur ces quatre hectares pour traiter à cinq mètres, je dois adapter mon programme anti-mildiou sur les trois premiers passages. ”
Pour l’environnement mais pas seulement
Autres utilisations : l’atlas est le “ document-support ” fourni par les viticulteurs pour leurs audits de certification SME ou encore pour leur déclaration d’ICPE (Installation classée pour la protection de l’environnement). Intérêt dans les deux cas : les informations fournies sont sans appel puisque l’atlas provient d’une source officielle. Xavier Buffo au château de la Rivière confirme : “ ce côté officiel des données fournies m’intéresse dans le cadre du dossier de restructuration que j’ai en cours actuellement avec FranceAgriMer ”.
En outre, Guillaume Dulimbert souligne que le volet “ incitation aux bonnes pratiques ” est aussi une utilisation non négligeable. “ En dehors de l’intérêt technique et administratif, l’atlas incite à rencontrer le voisinage et à adapter ses pratiques et, par conséquent, à minimiser les éventuels litiges. ”
(1) SIG : système d’information géographique
(2) Znieff : Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique
(3) Zones non-traitées