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"Je chausse et je sème mes vignes en même temps", Christophe Lardière, responsable des propriétés

Christophe Lardière, responsable des propriétés de Jean-Luc Thunevin, en Gironde, chausse ses vignes et sème un engrais vert dans l’interrang simultanément depuis trois ans. Voici comment il procède.

Christophe Lardière chausse ses vignes et enherbe l'interrang en un seul passage.
Christophe Lardière chausse ses vignes et enherbe l'interrang en un seul passage.
© C. Lardière

Chaussage intégral, chaussage à plat… Avant d’arriver à son itinéraire technique actuel d’entretien du sol au Château Prieuré-Lescours, à Saint-Sulpice-de-Faleyrens et au Clos Badon, à Saint-Émilion, en Gironde, Christophe Lardière responsable des propriétés, a testé différentes solutions. « Je faisais du chaussage intégral jusqu’en 2014 environ, se remémore-t-il. Jusqu’à cette époque, on brûlait les sarments dans une petite brouette. »

Mais en 2016, il décide de passer au broyage des sarments, ce qui implique un sol plat. Il troque donc le chaussage classique pour du chaussage à plat. Et pour conserver ses sols vivants l’hiver, il commence à semer de l’engrais vert avec une herse rotative munie d’un semoir. Mais le résultat est aléatoire et surtout le temps passé est trop important. En outre, ce nouvel itinéraire ne s’avère pas si simple à maîtriser ; les engrais verts colonisent vite le cavaillon, ce qui complique la reprise du travail du sol au printemps.

Trouver un semoir qui ne tasse pas les sols

À cela s’ajoute un autre frein. Christophe Lardière trouve peu de matériel adapté sur le marché. « J’ai par exemple utilisé un semoir avec un rouleau packer, cite-t-il. Mais l’appareil était trop lourd et impliquait deux passages, l’un pour le travail du sol, l’autre pour le semis. »

 

 
Christophe Lardière, responsable des propriétés de Jean-Luc Thunevin, en Gironde, a conçu cet appareil deux en un.
Christophe Lardière, responsable des propriétés de Jean-Luc Thunevin, en Gironde, a conçu cet appareil deux en un. © C. de Nadaillac
Peu de temps après, il a une idée. Il souhaite tester un chaussage combiné avec un semis d’engrais vert dans l’interrang. « Je pensais qu’agronomiquement, cela ne provoquerait que peu de tassements et surtout, que cela me permettrait d’économiser un passage », explique-t-il. Il décide donc de bricoler un appareil qu’il emploie depuis 2019. « Maintenant, tous nos engrais verts sont réussis ! », se réjouit-il. Il sème à l’automne, à raison de 2 hectares par jour, sur un sol préparé par un passage de griffes, complété par un outil rotatif.

 

4 km/h pour deux opérations d’un coup

Il passe son outil fait maison à 4 km/h et en est très satisfait, le semis étant « très régulier ». Cet automne, après les vendanges, il a ainsi semé un mélange d’avoine rude (40 %), de seigle antoninskie (40 %), de moutarde d’Abyssinie (10 %) et de radis chinois (10 %). Mais il varie les espèces. « Je mets parfois de la vesce, mais il faut veiller à ce qu’elle ne colonise pas le cavaillon », remarque-t-il. Afin de maîtriser les débordements sous le rang, la bande semée est réglée à 70 cm.

 

 
Cet engrais verts est constitué d'un mélange d’avoine rude (40 %), de seigle antoninskie (40 %), de moutarde d’Abyssinie (10 %) et de radis chinois (10 %)
Cet engrais verts est constitué d'un mélange d’avoine rude (40 %), de seigle antoninskie (40 %), de moutarde d’Abyssinie (10 %) et de radis chinois (10 %) © C. de Nadaillac
Christophe Lardière conserve cet enherbement jusqu’en avril environ, période à laquelle il le broie, ainsi que les sarments, à l’aide d’un broyeur à marteau. « Il est difficile d’utiliser un broyeur hors sol quand les plantes sont bien développées », justifie-t-il. Depuis qu’il a opté pour ce type d’entretien du sol, le responsable constate beaucoup plus de biodiversité, des sols aérés, une meilleure portance pour le matériel, et une bonne restitution d’éléments fertilisants.

 

repères

Château Prieuré Lescours et Clos Badon

Saint-Sulpice-de-Faleyrens et Saint-Émilion en Gironde

Surface 20 hectares, dont 16,5 en production

Dénomination AOP saint-émilion grand cru

Certification HVE

Encépagement merlot et cabernet franc

Type de sol sabloneux-graveleux et sur certaines zones sablo-limoneux

Largeur interrang 1,40 m

Rendement 40 à 45 hl/ha

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