« J’ai monté de petits pneus de 4x4 sur mon tracteur vigneron pour limiter les tassements du sol »
En Alsace, le domaine Bléger a équipé l’un de ses tracteurs de pneumatiques de 4x4 pour maximiser l’empreinte au sol et réduire la compaction.
En Alsace, le domaine Bléger a équipé l’un de ses tracteurs de pneumatiques de 4x4 pour maximiser l’empreinte au sol et réduire la compaction.
« Ces pneumatiques nous permettent de rentrer plus vite dans la parcelle après une pluie », annonce Claude Bléger, vigneron alsacien récemment retraité. Basée à Orschwiller, dans le Bas-Rhin, l’exploitation viticole d’une dizaine d’hectares en bio est aujourd’hui gérée par son fils Christophe. Sensible à l’activité du sol, l’exploitation viticole met un point d’honneur à ne pas le tasser.
Lire aussi : Cinq leviers pour réduire la compaction des sols viticoles
« Après une pluie, il est préférable d’attendre que le sol soit suffisamment ressuyé pour ne pas trop marquer et générer des dégâts difficiles à rattraper », insiste Claude Bléger. Pour que le sol se ressuie rapidement, le drainage s’avère un levier intéressant, afin de capter l’eau des sources ou qui stagne sur les veines d’argile. « Plus vite l’eau est évacuée, plus vite il sera possible d’intervenir », explique Claude Bléger.
Des pneus d’un diamètre intérieur de 16 pouces
Limiter le marquage passe aussi par s’équiper d’un tracteur léger et par le choix des pneumatiques. « L’offre en pneumatiques à crampons est assez limitée, confie le retraité. Et les crampons marquent le sol. Avec notre concessionnaire, nous sommes partis sur un autre type de pneumatiques lorsque nous avons acheté, il y a huit ans, notre tracteur articulé Antonio Carraro SN 6400 de 55 chevaux, d’un poids d’un peu plus d’une tonne. Nous avons fait le choix de pneumatiques plus petits et plus larges, de type 4x4 de franchissement. Grâce à un diamètre intérieur de 16 pouces, cette monte est assez petite pour passer sous les grappes et éviter d’abîmer celles-ci. » « Par conséquent, nous avons pu monter des pneumatiques plus larges, presque 30 cm. Et le dessin des pneumatiques limite les risques de blesser la récolte et les ceps », ajoute Christophe Bléger.
Il est possible de rentrer dans les vignes plus tôt
Le viticulteur abaisse la pression autant que possible (0,8 bar à l’avant, 1 bar à l’arrière), ce qui procure une empreinte au sol plus importante et limite l’orniérage. « À la suite d’un épisode pluvieux, les pneumatiques ne s’enfoncent que de 2 cm, quand des pneumatiques plus classiques mais plus étroits marquent sur 10, voire 15 cm, cite pour exemple Claude Bléger. Avec notre pulvé porté de 300 litres, nous pouvons rentrer dans la parcelle, sans matraquer, plus tôt qu’avec des montes classiques. »
Hormis le labour, le tracteur ainsi chaussé effectue tous les travaux. L’absence de crampons marqués n’impacte pas la traction, même dans les pentes. « Dans les dévers, il faut juste être prudent avec l’écrasement des pneumatiques, du fait du transfert de poids, par rapport au risque de renversement », prévient Claude Bléger.