Parcelle
Des solutions pour remplacer les manquants
L’esca, le BDA, l’eutypiose occasionnent des trous dans le vignoble comme dans les caisses. Plusieurs options sont possibles pour combler les manquants.
Avec 11 % de ceps improductifs en 2008 au plan national selon l'observatoire des maladies du bois, le potentiel de production des vignes est largement entamé dans bon nombre d'exploitations. Dans le Loir-et-Cher, une exploitation de 20 ha dont 10 ha de sauvignon, vendant au négoce perdrait entre 20 et 22 000 € par an. C'est le calcul présenté par Michel Badier, lors d'une matinée technique organisée mi-novembre en Anjou par le GDDV 49.
Le technicien de la Chambre d'agriculture 41 a présenté deux options pour renouveler les parcelles afin de limiter les pertes de rendement.
La première technique consiste à complanter. "Au total, on estime à 9 ou 10 € par pied le coût d'une complantation avant que le cep ne redevienne productif. Il faut donc bien choisir ses parcelles. D'autant que sur une parcelle de 15 à 18 ans, avec plus de 8 % de manquants, le bien fondé d'une complantation est remis en question ». Une seconde piste a été développée : la replantation par anticipation. Il s‘agit d'un mécanisme permettant à un vigneron de planter sans droits à condition que, lorsque la parcelle entre en production, il arrache une surface équivalente du même cépage. Ce système est valable en AOP sur avis de l'Inao après une demande auprès de l'ODG.
De son côté, François Dal, technicien pour le Sicavac (Service technique de l'interprofession des vins du Centre) a présenté deux autres techniques de remplacement moins onéreuses. "Dans de nombreux cas le porte-greffe reste sain ; on peut donc pratiquer le surgreffage".
L'opération est assez technique, mais bien menée, elle permet un taux de reprise de 90 %. Avantage : le pied délivre une demie récolte un an après le surgreffage et une récolte normale deux ans après, et le temps de travail est moins long. Enfin, opération quasi gratuite : le recépage. Il suffit de tailler le pied au dessus de la greffe et faire repartir un rameau. "C'est simple et dans l'ensemble plutôt efficace", souligne François Dal.