EXPÉRIMENTATION
Des saponines pour lutter contre le nématode du court-noué
Des chercheurs de l’Université de Haute-Alsace en collaboration avec l’Inra de Colmar et la Faculté de pharmacie de Nancy, ont mis en évidence les propriétés nématicides “ drastiques ” des saponines, molécules d’origine naturelle. Reste encore à tester ces effets au champ.
Des chercheurs de l’Université de Haute-Alsace en collaboration avec l’Inra de Colmar et la Faculté de pharmacie de Nancy, ont mis en évidence les propriétés nématicides “ drastiques ” des saponines, molécules d’origine naturelle. Reste encore à tester ces effets au champ.
“La lutte contre le vecteur du courtnoué grâce aux saponines n’est pour l’heure qu’une piste ”, précise d’emblée Christophe Bertsch, directeur du laboratoire Vigne, Biotechnologies et Environnement, à l’Université de Haute-Alsace. Mais les premiers résultats obtenus sont encourageants. Poursuivant des travaux menés par des chercheurs chiliens à partir des saponines extraites du Quillaja saponaria (arbre du Chili) qui avaient déjà démontré l’effet nématicide de cette molécule, les équipes de chercheurs ont confirmé ces résultats sur le nématode vecteur du court-noué.
Compte tenu des difficultés d’extraction à l’échelle industrielle des saponines du Quillaja, les chercheurs se sont intéressés aux saponines issues du gypsophile, beaucoup plus faciles à produire et ont pu à nouveau attester de leurs effets nématicides “ drastiques ”. Les expérimentations ont été conduites jusqu’à présent en milieu liquide en testant différentes concentrations de saponines. Sachant que les nématodes sont fournis par l’Inra de Colmar qui en fait l’élevage. “ Nous avons également testé ces molécules dans un sol artificiel, avec, là encore, des résultats excellents. La prochaine étape se déroulera dans un sol provenant d’une parcelle contaminée par les nématodes. Cette étude devrait permettre d’approuver l’effet nématicide des saponines, d’apprécier les quantités à apporter et d’imaginer les meilleurs moyens d’applications, de savoir si elles doivent être utilisées seules ou combinées avec d’autres moyens de lutte par exemple, le portegreffe Nemadex et de préciser les quantités nécessaires à apporter. Il s’agira également de mesurer l’impact écologique de cet apport dans le sol ”, indique Christophe Bertsch.
Il est à noter que les saponines présentent aussi une efficacité anti-fongique contre le botrytis, une caractéristique que les chercheurs étudient également.