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Viticulture
Des outils pour s’adapter au régime hydrique d’une parcelle

Comment évaluer le régime hydrique de sa parcelle, et que mettre en place à la plantation suivante pour s’y adapter au mieux ? Ces questions étaient au cœur du colloque Euroviti organisé par l’IFV à l’occasion du Sival 2014.

Pas besoin d’arriver à la chute des feuilles et au flétrissement des baies pour constater un stress hydrique de la vigne : des outils précis existent.
Pas besoin d’arriver à la chute des feuilles et au flétrissement des baies pour constater un stress hydrique de la vigne : des outils précis existent.
© A.-S. Walker - Inra Versailles

“S ‘il est une connaissance que tout vigneron devrait avoir, c’est bien celle du comportement de sa parcelle vis-à-vis de l’eau. ” Ce vœu, formulé par le président de l’antenne ligérienne de l’IFV Claude Papin, est en voie d’être une réalité. En effet, on comprend de mieux en mieux comment la vigne gère sa ressource en eau, et on sait mesurer et modéliser ce comportement, et également évaluer les conséquences du régime hydrique sur la qualité des raisins.


Des outils de plus en plus pointus


Pour évaluer l’état de contrainte hydrique d’une vigne, la mesure sur le terrain reste la meilleure méthode. Hormis l’observation sur le long terme faite par tout viticulteur, la technique la plus efficace, employée de longue date et qui fait référence, est celle dite “ de la chambre à pression ”. Elle est un peu fastidieuse mais simple d’utilisation et abordable (il est aussi possible d’en louer une). On l’utilise pour savoir à quel point les organes (surtout les feuilles) retiennent l’eau qu’ils ont stockée pendant la nuit. La mesure doit se faire idéalement avant le lever du soleil, trois ou quatre fois dans la saison. “ Nous avons également développé à Bordeaux une analyse de moût qu’encore peu de laboratoires proposent, et qui se base sur un dosage des isotopes 12 et 13 du carbone des sucres ”, explique Cornelis Van Leeuwen, de l’université de Bordeaux. Les sucres produits lors d’un stress hydrique sont alors plus riches en isotope 13 que ceux produits lorsque la vigne est bien alimentée en eau. Cette mesure a l’avantage d’être très simple pour le viticulteur car il faut prélever un échantillon de raisin et envoyer le  jus au laboratoire. Une autre piste est d’évaluer les entrées et les sorties d’eau d’une parcelle pour en faire le bilan hydrique. Cette méthode est surtout réservée aux organismes techniques. “ Nous utilisons cette modélisation, complétée de données météo précises pour proposer sur notre site une cartographie du risque de contrainte hydrique en Languedoc-Roussillon ”, explique Xavier Delpuech, de l’IFV Rhône-Méditerrannée.


Que faire pour s’adapter ?


Une fois le régime hydrique de sa parcelle cerné au plus près, les leviers pour s’y adapter ne sont pas légion, mais ils peuvent être puissants. L’irrigation est considérée comme l’ultime recours contre la sécheresse. Le premier est évidemment d’adapter le matériel végétal. Les porte-greffes ont tous une tolérance différente à la sécheresse ou à l’excès d’eau. “ On sait désormais qu’ils sont capables de réguler les pertes en eau non seulement via la vigueur qu’ils confèrent au greffon, mais aussi en agissant indirectement sur le comportement des stomates ”, ajoute Nathalie Ollat, de l’université de Bordeaux. Moins évident en AOP ou IGP, l’adaptation du cépage est une voie envisageable, certains réagissant mieux à la sécheresse, sans que l’on sache encore pourquoi. Autre voie d’adaptation millénaire : le système de conduite. “ Plus les vignobles sont au sud, moins la densité est élevée et plus on avait recours à des ports libres comme le gobelet. Ce n’est pas pour rien ! ”, remarque Eric Lebon, de l’Inra de Montpellier. Son équipe a notamment démontré, de façon contre-intuitive, qu’il valait mieux exposer un maximum le feuillage pour limiter la transpiration. D’autres pistes, et notamment le travail du sol, sont étudiées. “ Il est encore difficile de tirer des conclusions, admet Philippe Pieri, de l’université de Bordeaux. Il y a beaucoup d’interactions, et notamment entre l’eau et l’azote, qui brouillent les cartes. ” La recherche a encore de quoi s’occuper pour les années à venir !

Le régime hydrique idéal


Les grandes lignes de ce que serait le régime hydrique idéal pour chaque type de vin, résumées par l’adage “ il faut que la vigne souffre un peu pour faire de la qualité ”, ont été confirmées et nuancées par la recherche. Pour tous les types de vins, la vigne doit être bien alimentée en eau jusqu’à la véraison. Ensuite, plus on cherchera à obtenir des vins de garde, plus une contrainte hydrique modérée à forte en fin de saison sera souhaitable.

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