Essais IFV
Comment adapter la pulvérisation foliaire azotée en viticulture biologique
La pulvérisation foliaire azotée en viticulture biologique pourrait être une solution pour améliorer le statut azoté des moûts sous réserve de l’utilisation à dose conventionnelle de préparations à base d’azote d’origine organique. Ce qui pose un sérieux problème de coût.
La pulvérisation foliaire azotée en viticulture biologique pourrait être une solution pour améliorer le statut azoté des moûts sous réserve de l’utilisation à dose conventionnelle de préparations à base d’azote d’origine organique. Ce qui pose un sérieux problème de coût.
En viticulture conventionnelle, la pulvérisation foliaire azotée sur vigne, à véraison, en fractionnant les apports et après avoir mouillé le feuillage à raison de 400 l/ha, a montré, via les travaux de Thierry Dufourcq de l’IFV Sud-ouest, qu’elle permettait d’enrichir les moûts en azote de façon proportionnelle à la quantité d’azote pulvérisée. “ Avec une pulvérisation de 10 kg par ha, on obtient un enrichissement du moût en azote de 50 % par rapport au témoin non traité. ” L’IFV a donc cherché à savoir si cette technique pouvait être utilisée en viticulture biologique dont le contexte de production est favorable notamment à un moindre statut azoté des moûts.
“ Dans un premier temps, nous avons testé des produits autorisés en agriculture biologique aux doses préconisées mais ces derniers étant de formulation complexe, n’ayant qu’une faible teneur en azote, avaient plutôt un effet stimulant pour la plante mais sans effet sur l’azote du mout. Ce constat nous a amené à les utiliser à des doses que nous considérons comme efficaces soit de 10 kg/ha. Nous avons ainsi obtenu un gain d’azote dans les moûts variant de 20 à 50% selon la spécialité utilisée ”, précise Thierry Dufourcq. “ En 2011, nous avons cherché à confirmer les résultats obtenus sur la quantité d’azote dans les moûts avec, à nouveau, des apports de 10 kg/ha et en associant de l’urée à du soufre et à du purin d’ortie. Le gain d’azote dans les moûts a été observé mais toutefois, avec de fortes variations intra-parcellaires. Il semble donc que la technique de pulvérisation foliaire soit adaptée à la viticulture biologique mais des efforts doivent être faits pour mettre au point une formulation plus riche en composés azotés, acceptable en production biologique et facilement assimilable par le feuillage comme par exemple les formes nitrates. Cela permettrait de diminuer les doses à pulvériser et donc de diminuer les coûts. Car à doses conventionnelles, les produits actuels ne sont pas pour l’instant compétitifs. ”