Associer zéolite et compost pour diminuer le stress hydrique
À l’occasion du congrès Enoforum, en février dernier, des chercheurs italiens ont présenté leurs résultats concernant l’utilisation de zéolite à la vigne. Ils relatent des effets significatifs sur le stress hydrique.
À l’occasion du congrès Enoforum, en février dernier, des chercheurs italiens ont présenté leurs résultats concernant l’utilisation de zéolite à la vigne. Ils relatent des effets significatifs sur le stress hydrique.
Comme en France, les instituts italiens cherchent des moyens de contrer les effets du réchauffement climatique, qui se traduit chez eux également par une accumulation trop importante de sucre dans les baies et la baisse des polyphénols. L’institut national de recherche italien mène depuis 2018 le projet Zeowine, pour voir si l’utilisation de zéolite en synergie avec le compost a un effet sur la vigne. « L’objectif de ces recherches est de trouver un moyen de faire baisser le stress hydrique tout en maintenant le niveau qualitatif », expose Eleonora Cataldo, chercheuse à l’université de Florence. Or les zéolites, qui sont des cristaux minéraux soit contenus dans les roches soit synthétisés, ont la faculté de stocker et de libérer lentement l’eau, grâce à la forme tétraédrique des molécules qui les composent.
Sur deux parcelles de cépage sangiovese en Toscane, les chercheurs ont comparé trois modalités dans lesquelles ils ont apporté soit du compost seul, soit de la zéolite seule, soit un produit innovant appelé Zéowine, issu du compostage de zéolite avec des rafles et du marc de raisin. Les premiers résultats montrent que l’utilisation du Zéowine, avec un épandage à 30 t/ha, permet une meilleure photosynthèse, mais aussi de réduire significativement la transpiration de la vigne et de faire baisser le stress hydrique. Ces résultats ont été démontrés par l’utilisation de chambre à pression et d’analyses d’échanges gazeux dans les feuilles. « De fait, le Zéowine augmente les performances de la plante et accélère la maturation », analyse Eleonora Cataldo. D’ailleurs, le taux d’anthocyanes a été plus important que dans le témoin, ainsi que le taux de sucre. « On peut imaginer ce composé comme une alternative à l’irrigation », estime la chercheuse italienne.