Vers une segmentation du « marron » du Périgord-Limousin ?
La châtaigne du Périgord-Limousin fait face à des difficultés de faibles volumes et de médiocre qualité dans les rayons. Pourtant le produit est très beau encore cette année. Il faut trouver des solutions.
La châtaigne du Périgord-Limousin fait face à des difficultés de faibles volumes et de médiocre qualité dans les rayons. Pourtant le produit est très beau encore cette année. Il faut trouver des solutions.
Produit sur le territoire de la Dordogne, du Lot, de la Corrèze, de la Haute-Vienne et les régions limitrophes de la Charente et du Lot-et-Garonne, le marron du Périgord-Limousin comme on l'appelle, a été récolté cette année à partir du 15 septembre et jusqu’à début novembre seulement, à cause des mauvaises conditions climatiques.
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« Tous les critères de rendements étaient réunis, explique Bertrand Guérin, producteur et président de l’Union interprofessionnelle de la châtaigne du Sud-Ouest, pas de gel au printemps, des tests de fécondation satisfaisants… et au final, nous n’avons pas pu récolter tous les fruits à cause des conditions météo défavorables, nous avons dû laisser une partie des fruits au sol ».
En France, au Portugal, en Espagne et en Italie, la récolte de châtaignes sera inférieure à la normale
Les volumes devraient être inférieurs de 30 % par rapport à l’année dernière. « C’est une estimation, on ne sait pas encore vraiment, mais on table sur 2 000 à 2 500 tonnes au lieu de 3 000 », déclarait le président le 26 octobre. En revanche, les fruits récoltés sont gros et beaux, ce qui compense un peu la déconvenue des producteurs. D’autant que le phénomène est identique en Espagne, en Italie et surtout au Portugal où les récoltes devraient être inférieures de plus de 50 % à l’année dernière. « Ce manque de production crée une tension sur les marchés, il y a une course au produit de qualité, et une augmentation des prix de vente », indique Bertrand Guérin.
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Dans le Sud-Ouest, la châtaigne (aussi appelée « marron » selon le calibre et le cloisonnement) est commercialisée à 80 % en frais, et 20 % des volumes sont dirigés vers la transformation. Historiquement, c’est la variété Marigoule qui domine, mais aujourd’hui une autre variété développée par l’Inrae Limousin, la Bouche de Bétizac, est en train de la remplacer parce que plus productive et donc plus rémunératrice. Pour sa communication, la filière Sud-Ouest a choisi cette année de mettre entre parenthèses le Label rouge au profit de sa marque collective Marrons du Périgord-Limousin, qu’elle souhaite continuer à développer afin de capitaliser sur un terroir qui compte déjà de nombreux produits prestigieux comme les fraises, le vin, le foie gras, la noix, le poulet…
Des problèmes de qualité pour la châtaigne en rayon
Mais aujourd’hui, la filière Sud-Ouest fait face à des problèmes de qualité en magasin. « Malgré tous nos efforts pour trouver des solutions avec Interfel et la publication de notes de conservation aux chefs de rayon, on retrouve des fruits secs et inconsommables sur les étals, et c’est très préjudiciable, surtout en début de campagne quand il faut amorcer la consommation. Un client déçu une fois ne revient pas !, déplore Bertrand Guérin. Il faut qu’on arrive à faire comprendre que nos marrons sont aussi fragiles que des fraises ! » Alors que les produits sont au top de leur qualité en sortie de station, ils se retrouvent dégradés en magasins. « On ne sait plus comment faire, c’est désespérant ! », poursuit Bertrand Guérin qui a alors cherché du côté de nos voisins européens et a peut-être trouvé une solution : « Il s’agit de sachets doypack qui proposent différents grammages de marrons prêts à consommer. Des petits pour grignoter sain, des plus grands pour cuisiner, des modèles pour la restauration collective… des bio, ou des non-bio… On pourrait ainsi développer une nouvelle gamme plus attractive tout en continuant de travailler notre qualité au rayon frais ».
Des projets sont d’ores et déjà lancés grâce à un financement de France Relance pour développer ces sachets appertisés, en version plus moderne et plus rémunératrice de la traditionnelle conserve, qui permettent de proposer des marrons moelleux et savoureux avec de longues DLC.
Le marron du Périgord Limousin en chiffres
La filière du marron Périgord-Limousin compte 1 800 hectares de châtaigneraies productives, 800 exploitations réparties dans tout le territoire, 3 000 tonnes de marrons du Périgord-Limousin produits en 2022 et au chiffre d’affaires de 9 millions d’euros en 2022.