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Une verrue d’aspect inhabituel sur une génisse de 2 ans

Les verrues doivent être traitées si elles sont trop nombreuses ou mal localisées. Vu la taille de la masse sur cette génisse, le bistouri sera nécessaire. Il faut s’en occuper avant la mise bas pour ne pas avoir de problème à la traite.

Avant l'opération.
Avant l'opération.
© C. Fouquet

« Je ne sais plus quoi faire avec ma génisse, il faut que tu viennes la voir. On dirait qu’elle a une « coucougnette » à côté des trayons… » L’appel de cet éleveur m’intrigue : quelle est cette curiosité ? Cette génisse de 2 ans est bien une femelle. La verrue qui pendouille entre ses cuisses n’a pas de lien avec les organes reproducteurs. Elle n’a pas l’aspect typique d’une verrue, souvent plus dentelée et découpée. Il n’y a pas vraiment de risque ni de danger pour l’animal. Simplement, il faut s’en occuper avant la mise bas pour ne pas avoir de problème à la traite.

Examinons l’animal de plus près : la masse est molle, souple et non infectée. Elle est reliée à la peau de la mamelle par un pied pas assez petit pour se contenter d’une bonne ligature qui aurait permis de faire sécher (à la manière des castrations à l’élastique chez le veau). Il y a en fait quelques petites verrues à côté qui ont un aspect typique. Elles sont peu développées, de la taille d’une pièce de deux euros maximum, avec un demi-centimètre à un centimètre d’épaisseur, et intéressent aussi bien la mamelle que l’intérieur des cuisses. Rien sur la tête, qui est pourtant une zone souvent atteinte.

Origine de l’appendice et traitement

Pour les verrues, le point de départ est double. Première cause : un papillomavirus. Il peut se transmettre directement d’un animal contaminé à un animal sain, ou via des piqûres notamment d’insectes. C’est un virus très résistant dans le milieu extérieur et qui touche essentiellement des bovins de moins de 2 ans. L’immunité contre ce virus est parfois longue à se mettre en place car il vit dans les couches très superficielles de la peau, où le système immunitaire est moins présent.

L’alimentation peut également être en cause avec des carences en magnésium et en zinc. Dans l’espoir d’éviter une chirurgie, il est possible de complémenter la génisse sous forme de bolus ou de poudre/paillettes. Pour le magnésium, les paillettes de chlorure de magnésium sont peu onéreuses mais tellement mauvaises gustativement que la prise est parfois difficile.

Le traitement n’est souvent mis en place que lorsque les verrues sont trop nombreuses ou mal localisées, aux extrémités des trayons notamment. Le temps joue un rôle important et peut parfois suffire, jusqu’à ce que l’animal se débarrasse seul de l’infection. La complémentation minérale est souvent la première chose à faire. Des traitements complémentaires peuvent aussi être mis en place. L’homéopathie peut être utilisée, avec des complexes parfois prêts à l’emploi. L’application locale de chélidoine, de teinture mère de Thuya occidentalis ou d’huiles essentielles corrosives (cannelle, girofle, sarriette…) est possible mais fastidieuse. Il faut beaucoup de patience et se concentrer plutôt sur des petites verrues mal placées, à l’extrémité d’un trayon notamment.

 

 
Après l'opération.
Après l'opération. © C. Fouquet

 

Sur cette demoiselle, rien n’y fait : ni les minéraux, ni l’homéopathie, ni le temps, limité car il faut que la mamelle soit nickel au moment du vêlage. Le choix se porte donc sur le bistouri vu la taille de la masse. Une anesthésie locale est envisageable, mais une tranquillisation générale a été préférée pour plus de confort et de sécurité. La masse a été retirée, les trayons sont parfaitement intègres. Les plus petites masses ont été ligaturées. Il a fallu une deuxième session de ligature pour venir totalement à bout de ces multiples verrues.

 

À retenir

Les verrues :

]]> touchent surtout les jeunes animaux ;

]]> sont d’origine virale donc contagieuses ;

]]> sont liées à une carence en magnésium ou zinc.

Les traitements des verrues

]]> Complémentation magnésium/zinc.

]]> Homéopathie (Thuya occidentalis…).

]]> Traitements locaux fastidieux (Lotagen, huiles essentielles, chélidoine…).

]]> Chirurgie et/ou ligature des récalcitrantes.

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