Une profession de foi partagée pour soutenir le pastoralisme
Les éleveurs pastoraux des zones méditerranéennes présentent leurs atouts et veulent surtout défendre leur besoin d’être soutenu dans la nouvelle PAC en cours de négociation.
Les éleveurs pastoraux des zones méditerranéennes présentent leurs atouts et veulent surtout défendre leur besoin d’être soutenu dans la nouvelle PAC en cours de négociation.
En région Sud-Paca, au Sud de Rhône-Alpes et à l’Est de l’Occitanie, 9 800 élevages d’herbivore entretiennent la végétation méditerranéenne. Les animaux consomment l’herbe, mais aussi les feuilles, tiges et fruits des arbres et arbustes. Ces parcours boisés sont des ressources pour les troupeaux et ils apportent l’équivalent de 76 000 camions de foin. Les milieux pastoraux hébergent une biodiversité remarquable. En consommant les combustibles et en broutant les pare-feu, les troupeaux participent aussi à la lutte contre les incendies. Entre les Pyrénées et les Alpes, les paysages pastoraux sont aussi l’écrin d’une économie touristique.
Des pratiques déjà vertes à soutenir
« Mais ces surfaces atypiques sont mal comprises par les politiques européennes », regrette Georges Zinsstag, élu de la chambre d’agriculture du Gard, qui craint que ces zones soient oubliées de la prochaine PAC. Sur le terrain et au salon de l’agriculture, les éleveurs de tous bords rassemblés dans le Réseau élevage pastoral méditerranéen ont rappelé aux décideurs politiques l’urgence de soutenir ces surfaces dans le cadre de la nouvelle Politique agricole européenne en discussion en France puis à Bruxelles. « Cela fait des siècles et des siècles que l’on nourrit nos troupeaux sur ces surfaces, rappelle Luc Falcot, éleveur de chèvres du Rove dans les Bouches-du-Rhône et président du Cerpam. Grâce à ces pratiques pérennes, résilientes et vertueuses, nous y produisons de la viande et des fromages qui répondent aux attentes des consommateurs ». « La prochaine PAC est encore un peu nébuleuse mais si les Européens veulent une agriculture plus verte, nous répondons parfaitement à leurs attentes et nous ne voudrions pas en être les oubliés car nous faisons déjà bien », renchérit Frank Dieny, éleveur ovin des Hautes-Alpes.
Trois mois pour participer au débat public
Si les politiques se disent prêts à batailler dans les prochains mois, le ministère de l’Agriculture renvoie, lui, vers le site du débat public impacton.debatpublic.fr qui s’ouvre pour trois mois. Sur ce site de la Commission nationale du débat public, chaque citoyen est appelé à laisser un avis ou prioriser ces attentes vis-à-vis de la future PAC. Le colloque Pastoralisme et nature protégée en Méditerranée occidentale permettra aussi d’en discuter le 2 avril prochain à Aix-en-Provence.