Une patte sévèrement cassée et une broche joliment posée sur un veau
Les fractures des membres sont relativement courantes sur de jeunes veaux. Tant qu’elles ne sont pas ouvertes elles guérissent aisément si le membre est solidement immobilisé par un plâtre ou parfois une impressionnante intervention chirurgicale.
Les fractures des membres sont relativement courantes sur de jeunes veaux. Tant qu’elles ne sont pas ouvertes elles guérissent aisément si le membre est solidement immobilisé par un plâtre ou parfois une impressionnante intervention chirurgicale.
Un éleveur nous contacte pour « un veau déjà grand qui doit avoir une patte cassée ». Le veau dont il est question était au pré, et il présente lors de la consultation une forte boiterie de l’antérieur droit. Lors de la palpation, nous sommes certains que le radius et l’ulna sont fracturés. Suite à un examen clinique complet, nous n’observons pas d’autres problèmes sur ce veau.
Les fractures sont des événements fréquents chez les bovins. Chez les très jeunes veaux, les fractures sont dues soit à des erreurs lors du vêlage avec une extraction forcée difficile (fracture du canon lors de l’utilisation de lacs de vêlage fins en présentation antérieure, fracture du fémur lors d’une mauvaise orientation de la vêleuse) ou des accidents (écrasement par la mère, accident de barrière ou lors d’une manipulation).
La plupart de ces fractures concernent des os peu protégés par des tissus mous. Il faut alors rapidement immobiliser le membre pour éviter que l’about osseux ne perfore la peau. Quand la fracture est ouverte, elle devient beaucoup plus difficile à traiter compte tenu du risque infectieux. C’est pourquoi toute suspicion de fracture ou toute boiterie d’apparition soudaine doit conduire à une prise en charge rapide pour donner les meilleures chances de guérison à l’animal. Dans notre cas, une résine a été posée pour immobiliser temporairement le membre et l’opération a été programmée 48 heures après. L’animal est au préalable mis sous anti-inflammatoire et antibiotiques. Une radiographie permet d’affiner le pronostic et de mieux se préparer à ce qui devra être fait au cours de l’intervention chirurgicale.
Immobiliser les deux articulations adjacentes à l’os
Lors d’une fracture, il faut immobiliser les deux articulations adjacentes à l’os atteint afin de permettre une cicatrisation osseuse. Il y a différentes techniques permettant cette immobilisation qui doit durer 4 à 6 semaines : par exemple : la pose d’une résine lors de la fracture d’un métacarpe ou métatarse (os canon) lors du vêlage, la mise en place d’un fixateur externe lors d’une fracture du tibia ou du radius/ulna ou la pose d’une broche lors d’une fracture du fémur, Il faut noter qu’une fracture sur un bovin de plus de 150 kg est plus difficile à prendre en charge.
Ce veau aura un fixateur externe. Car étant donné les os atteints par la fracture, cette technique va permettre les meilleures chances de guérison. Le choix de la technique revient au praticien. Elle est le meilleur compromis entre l’intérêt économique, le pourcentage de réussite du traitement attendu et la capacité de l’éleveur à réaliser les soins postopératoires qui conditionnent également la réussite du traitement.
Les suites de la chirurgie sont le plus souvent bonnes quand toutes les conditions sont réunies : fracture récente, veau sans autre problème, chirurgien habitué à la technique utilisée et respect des consignes postopératoires par l’éleveur.
À savoir
Localiser la fracture permet de donner un pronostic rapidement au chevet du bovin mais dans tous les cas la radiographie permet d’affiner le pronostic car certaines fractures sont difficiles à stabiliser notamment si l’os est fracturé en plusieurs morceaux.