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Une main-d’œuvre salariée bien intégrée à l’élevage

La présence de la main-d’œuvre salariée au Gaec Villeneuve, dans les Deux-Sèvres, a entraîné quelques modifications dans la gestion de l’exploitation mais aussi davantage de rigueur.

Sur le Gaec, les salariés sont plutôt polyvalents même si certains sont plus élevages et d’autres plus cultures. © C. Delisle
Sur le Gaec, les salariés sont plutôt polyvalents même si certains sont plus "élevage" et d’autres plus "cultures".
© C. Delisle

L’évolution de l’exploitation au fil des années et aucune nouvelle installation prévue ont décidé les associés du Gaec Villeneuve, à Saint-Maurice-Étusson dans les Deux-Sèvres, à opter pour du salariat afin de répondre à leur besoin de main-d’œuvre. « Notre premier salarié, Thomas, a commencé en tant que tel en 2015 après un apprentissage, suivi d’un CDD, avant la signature d’un CDI », explique Damien Bellannée, l’un des trois associés du Gaec. Tony, le second salarié à temps plein sur l’élevage, a rejoint l’exploitation sous ce statut en 2017. Ancien employé au CER, il avait réalisé entre 2011 et 2013 son apprentissage sur la ferme.

Les deux autres employés ne sont autres que les parents de Mathieu Bazantay, l’un des associés du Gaec. Jean-Luc Bazantay (ancien associé) travaille à mi-temps. Nadine Bazantay, à 20 heures par semaine, a été recrutée en mai 2020 pour développer la communication et la vente directe (oies et viande bovine) et s’occuper de la gestion bureautique. Le Gaec emploie également l’ancien salarié d’une ferme reprise en 2018, à hauteur de 30 heures par mois, qui vient principalement en appui lors de pointes de travail. Depuis fin juillet, un apprenti est aussi présent sur le Gaec.

Lire aussi  : Cinq conseils pour recruter et fidéliser son salarié en élevage

« L’apprentissage représente un bon moyen de faire plus ample connaissance avec de futurs employés potentiels. On ne fait pas de recrutement autrement. On privilégie des apprentis des environs que l’on connaît déjà plus ou moins. La possession du permis B est également une condition pour venir travailler sur notre exploitation car nous disposons de trois sites principaux et d’un site secondaire », soulignent les associés du Gaec.

Des salariés polyvalents

La main-d’œuvre salariée doit être plutôt polyvalente sur l’élevage qui compte un troupeau de 300 mères Blondes d’Aquitaine, 200 places d’engraissement, de nombreux hectares de pâtures et de cultures. « On essaye de leur faire toucher à tout (clôtures, épandage de fumier, révision du matériel, soins aux animaux, travaux dans les champs, paillage…). Cela ne nous empêche pas pour autant de faire attention aux préférences de chacun. Par exemple, pour nos deux salariés à plein temps, l’un d’entre eux a la fibre élevage et travaille davantage au contact des animaux, alors que l’autre est plus attiré par la mécanique, conduit notre nouvelle mélangeuse et s’occupe de l’entretien du matériel », précise Mathieu Bellannée, le troisième associé du Gaec.

Les salariés connaissent leur travail quotidien. Ensuite, suivant les saisons, des modifications sont apportées, généralement à la semaine. « On fait un point entre nous en fin de semaine, pour distribuer le travail de chaque salarié pour la semaine suivante. Avec des animaux, il peut y avoir des imprévus », notent les trois associés. L’été et les chantiers d’ensilage sont plus propices aux moments conviviaux sur l’exploitation, entre salariés et associés.

Des formations pour faire évoluer les compétences

Des changements ont été mis en place sur l’exploitation en raison de la présence de la main-d’œuvre salariée. « Au départ, on distribuait l’alimentation des animaux quatre fois par semaine. Pour cela, un salarié devait revenir le samedi. Nous avons donc fait le choix de recentrer cette tâche sur trois jours par semaine, lundi, mercredi et vendredi. Ainsi, aucun employé ne travaille le week-end », remarque Damien Belleannée.

Cette année, des entretiens individuels ont été réalisés. Les associés assistent ensemble à chacun d’entre eux. Lors de ces échanges, les choses sont dites dans un but d’amélioration des compétences. Des demandes de formation ont émergé et ont été validées (certiphyto, pâturage tournant). « La formation pâturage tournant ayant eu lieu sur l’exploitation, l’ensemble de la main-d’œuvre, associés, salariés et apprenti, a pu en bénéficier. Grâce à cette formation nous allons apporter des modifications favorables à l’exploitation. Le fait d’avoir des salariés nous oblige à plus de rigueur sur l’exploitation ce qui est bénéfique pour notre structure », souligne Damien Bellanée.

Chiffres clés

590 ha de SAU dont 405 de pâtures, 45 de maïs et 120 de céréales (50 de blé, 50 de triticale, 20 de triticale semence), 20 de luzerne et 6 de parcours
3 associés, 2 salariés à plein temps, 3 à temps partiel et 1 apprenti
300 vaches système naisseur engraisseur Blondes d’Aquitaine inscrites, 200 places d’engraissement
2 500 oies de chair

Développer la vente directe grâce à l’embauche d’un salarié

La vente directe a débuté sur l’exploitation en 2001, en pleine crise de la vache folle. En moyenne, 8 bêtes par an étaient commercialisées par ce biais. Or, sans réelle stratégie commerciale et dans une zone assez éloignée des grands points de consommation, la clientèle s’est étiolée. Aussi, le récent recrutement de Nadine Bazantay, a clairement été effectué dans le but de redynamiser la vente directe sur l’exploitation. Depuis son arrivée, les ventes ont augmenté pour atteindre une bête par mois. La communication faite sur les réseaux autour de l’exploitation est payante et à chaque vente, le Gaec compte 25 % de nouveaux clients.

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