« Une évolution exponentielle de la chrysomèle du maïs sans perte de rendement pour le moment »
Agriculteur à Rustenhart dans le Haut-Rhin, Didier Peterschmitt observe la progression de la chrysomèle dans ses champs. Mais le seuil de nuisibilité n'est pas encore atteint.
Agriculteur à Rustenhart dans le Haut-Rhin, Didier Peterschmitt observe la progression de la chrysomèle dans ses champs. Mais le seuil de nuisibilité n'est pas encore atteint.
« Depuis 2012, j’installe des pièges à phéromones sur sept zones identiques chaque année. L’évolution est exponentielle : aucune capture en 2012, 71 captures en 2017 et 2600 captures en 2020 (cumuls de captures sur les 7 zones durant les 8 semaines de suivi). Depuis 2019, j’ai déposé deux pièges chromatiques sur les zones les plus infestées. À ce jour, seuls 12 insectes ont été piégés, soit 0,04 par piège et par jour, bien en deçà du seuil de nuisibilité estimé par Arvalis.
Malgré cette progression, aucun dégât sur les racines ou sur les soies et aucune perte de rendement n’ont été observés. L’irrigation et nos sols, qui se réchauffent vite au printemps, sont des avantages car ils favorisent la levée des maïs et limitent les facteurs de stress. La rotation est un moyen pour assainir les parcelles à condition d’un raisonnement collectif.
J’ai essayé l’application de microgranulés au semis. Je n’ai pas observé de différence avec la parcelle témoin non traitée. Ma stratégie actuelle reste le suivi des captures uniquement par piégeage chromatique sur l’ensemble de mes sept zones de suivi. Ce piégeage donne des indications sur le niveau d’infestation et permet de réfléchir sur l’arrêt de la monoculture du maïs quand cela sera nécessaire. »