Une année de croissances externes pour le groupe LDC
Après deux exercices records consécutifs, le groupe LDC a stabilisé ses activités volailles au premier semestre 2024-2025, tout en accélérant fortement sa croissance externe sur les produits élaborés et l’international.
Après deux exercices records consécutifs, le groupe LDC a stabilisé ses activités volailles au premier semestre 2024-2025, tout en accélérant fortement sa croissance externe sur les produits élaborés et l’international.
Ayant profité de la vague de hausse des prix post-Covid, le groupe LDC surfe maintenant sur celle de la hausse de la consommation de poulet qui a atteint + 6,3 % de mars à septembre 2024, comparativement à 2023. Dans le même temps, les autres viandes sont en recul, y compris le porc.
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Le prix moyen des volailles baisse quand celui des autres monte. LDC a dû concéder des baisses de prix d’environ 10 %, a précisé fin novembre Philippe Gélin, le président du directoire, lors de la présentation des résultats semestriels. « Nous sommes rentrés dans une stratégie post-influenza aviaire de reconquête des consommateurs ». D’une part en ajustant les prix en fonction de ceux des matières premières agricoles pour se conformer à la loi Egalim, mais aussi pour redynamiser le marché qui semblait s’essouffler.
En effet, fin 2023-début 2024 un certain nombre des 7000 éleveurs fournisseurs a connu des allongements de vides entre lots, qui ont pénalisé leurs résultats économiques. Après la crise influenza ayant affecté les Pays de la Loire, LDC était peut-être revenu un peu trop vite à son potentiel de production. D’où les efforts de promotions et les baisses de tarifs consenties pour relancer la consommation.
Résultat, le chiffre d’affaires semestriel (mars à août 2024) du pôle volailles hors amont (1) a fléchi de 2,3 % (1 867 millions d’euros), malgré la hausse des volumes de 4,5 % (367 800 t).
Courant 2024, la dynamique de production est repartie en poulet et dinde, indique Philippe Gélin, le canard faisant exception comme partout en Europe. En poulet label rouge, l’embellie est attendue pour le 1er semestre 2025.
Activité contrastée à l’international et en croissance en Traiteur
Dans les filiales polonaises et hongroises, les tendances sont les mêmes qu’en France : hausse des volumes (+ 3,9 % avec 97 700 t) et baisse du chiffre d’affaires (-4,6 % avec 369 M€). LDC a subi la crise du canard, surtout en Hongrie « avec moins 25 % de ventes pour ne pas vendre à vil prix ». La bonne croissance du poulet (+ 9,4 %), sauf sur le segment certifié/free range (-3 % en valeur et -7 % en volume), n’a pas suffi. Seul le Royaume-Uni progresse fortement (+ 43 %) mais son chiffre d’affaires pèse peu (20 M€).
En France, le pôle Traiteur affiche une croissance des volumes (+ 7,7 % à 85 000 t) et des ventes (+ 7,2 % à 456 M€) supérieure au marché. C’est dû à l’intégration complète du rachat des Délices de Saint Léonard et à la dynamique de la marque Marie, leader des plats cuisinés frais et des pizzas congelées, indique LDC.
Forte accélération de la croissance externe
« En moyenne depuis 20 ans, LDC progresse de 4 % par an par sa croissance organique et de 4 % par la croissance externe » rappelle Philippe Gélin. Pour le dirigeant de LDC, l’exercice 2024-2025 est « une année décisive ». En France, le groupe continue à creuser l’écart avec des investissements productifs (250 M€ sur l’exercice), apporteurs d’innovation et de compétitivité.
En France, LDC réorganise ses activités Dinde (regroupements sur quatre abattoirs) et renforce les capacités de ses abattoirs de poulet.
Pour « devenir un champion européen », il accélère son internationalisation avec des implantations locales pour bien connaître le marché et fournir des consommateurs locaux. Alors que le groupe a fait dix acquisitions en 3 ans, 7 achats sont réalisés ou en cours cette année 2024-2025, dont 6 concernent des produits élaborés. Quatre se trouvent à l’étranger : en Pologne Indykpol en dinde et l’usine Konspol (produits panés et traiteur), et deux nouveaux pays avec Calibra en Roumanie et European convenience food (ECF) en Allemagne, toutes deux dans les produits panés.
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En France, les deux acquisitions qui intéressent le pôle Volaille, sont l’industriel Routhiau (autorisation en attente) qui rejoindra la branche Maitre coq. LDC est aussi devenu majoritaire à 80 % de Favid (16 M€ de chiffre d’affaires), un opérateur spécialisé dans la cuisson des viandes. Enfin, le pôle traiteur intégrera la société Martinet, leader des salades composées, au cours du 1er semestre 2025.
Avec ces acquisitions, le chiffre d’affaires du groupe augmentera mécaniquement de 640 M€ (10 % du total), avec objectifs déjà affichés pour ces outils : doublement en 5 ans chez ECF, triplement en 3 ans chez Calibra plus un agrandissement envisagé.
Sur ces bases favorables, le groupe LDC confirme ses objectifs économiques. Il prévoit d’atteindre un chiffre d’affaires de 6,2 milliards d’euros sur 2024-2025, en dégageant une marge opérationnelle de l’ordre de 5 %. Il y parviendra d’autant mieux si les fêtes de fin d’année se sont bien passées et s’il peut obtenir une revalorisation de ses tarifs. « Nous constatons que les matières premières restent chères, notamment pour les produits laitiers et de la mer. Sans oublier la main-d’œuvre et les énergies ».
(1) Ce pôle comprend en volailles des activités d’amont (accouvage, aliments, matières premières) et en œuf des activités d’aval (conditionnement et ovoproduits)