À Paris du 22 février au 1er mars
Un salon de l’agriculture pour séduire grand public et professionnels
Auprès du grand public comme des professionnels, la filière caprine a fait des efforts pour promouvoir les fromages de chèvre autant que le métier d’éleveurs.
Auprès du grand public comme des professionnels, la filière caprine a fait des efforts pour promouvoir les fromages de chèvre autant que le métier d’éleveurs.
Au salon de l’agriculture, la filière caprine a voulu promouvoir la qualité gustative des fromages de chèvres autant que le métier d’éleveur. Sur le stand de l’Anicap, les visiteurs ont pu déguster des fromages de chèvre dans le cadre d’ateliers pédagogiques animés par des experts fromagers. L’occasion aussi de goûter aux recettes créatives à base de chèvre. Pour les plus jeunes aussi, d’étonnantes recettes familiales sont proposées : gâteau de chèvre aux marrons, wrap au rocamadour, mousse de chèvre au citron…
Aidés d’un animateur, des éleveurs présents sur le stand ont pu partager leur quotidien de chevrier avec le public. Un petit jeu permet à ce public de gagner des petits goodies à l’effigie des fromages de chèvres. À l’aide d’un boîtier électronique, des visiteurs répondent à des questions simples sur l’élevage caprin. « Comment s’appelle le nom du mâle de la chèvre ? » Tout le monde ne répond pas forcément le bouc… Comme d’autres éleveurs se relayant sur le stand, Germain Vigier, éleveur du Cantal de 25 ans, vient compléter les réponses de l’animateur et expliquer simplement comment cela se passe chez lui. « J’ai suivi trois sessions de deux jours pour apprendre à parler simplement de mon métier, explique-t-il. Par exemple, pour ne choquer personne, je ne parle pas d’exploitation mais de ferme ; je ne dis pas concentrés mais granulés… ».
Des fromages vendus aux habitués ou pour accompagner l’apéro
Globalement, les visiteurs sont plutôt bienveillants. « Nous nous sommes préparés à répondre à des questions gênantes sur l’écornage mais, au final, nous sommes plutôt à raconter ce que sont les pampilles », s’amuse Sylvain Boiron, éleveur du Loir-et-Cher. « Beaucoup de visiteurs connaissent le produit mais ils sont contents d’échanger et nous interrogent sur la région, le terroir, les chèvres » expliquent Christophe et Myriam Estival, producteurs de lait à Villeneuve d’Aveyron, venus vendre des fromages pendant deux jours sur le stand du Lot.
Renforcer l’image sympathique du chèvre
Dans le hall des régions, l’affluence est la plus forte entre 11 h et 15 h. Les nombreux stands de produits régionaux sont là pour nourrir et abreuver la foule. La région Centre Val de Loire propose ses fromages de chèvres AOP à l’unité ou pour 25 euros les cinq. Plus original, il propose aussi un plateau pour l’apéritif avec un échantillon des cinq fromages accompagné de noix, amande, miel et confiture. Les Parisiens peuvent ainsi s’en régaler sur place accompagné d’un verre de vin du Val de Loire issu des échoppes voisines.
Un peu plus loin, le picodon et la rigotte de Condrieu sont de retour dans l’espace Auvergne-Rhône-Alpes avec 7 000 fromages à vendre en neuf jours. « Nous avons des habitués qui nous retrouvent chaque année et d’autres à qui nous montrons la diversité d’affinage depuis les fromages encore blancs jusqu’aux picodons de deux ans d’âge », explique Alicia Teinturier du syndicat du picodon. Sous la bannière Vivons Poitou, le comptoir des chevriers attend aussi les visiteurs avec pas moins de 5 000 fromages proposés à la vente. Sur le stand d’Interbev, les badauds ont pu assister à la découpe et à la préparation du chevreau. "C’est une viande maigre, intéressante pour ceux qui veulent manger moins gras", clame l’animateur. Le boucher qui s’occupe de la découpe développe : "dans ma boutique à Vannes, je vends très peu de chevreaux, environ un ou deux à Pâques. Ce n’est pas une habitude locale."
Promotion du métier Auprès des jeunes
Au-delà de cet aspect grand public, le salon est aussi le lieu de rencontres pour les visiteurs professionnels et internationaux. Pour la Fnec, le salon permet de rencontrer les laiteries et surtout les enseignes à quelques jours de la fin des négociations. Les hommes et femmes politiques semblaient moins présents cette année dans les allées du salon mais les professionnels caprins les accueillent toujours avec plaisir.
De l’autre côté du stand de l’Anicap, Capgènes présentait des chevrettes alpines et saanen ainsi qu’une partie de la diversité caprine nationale avec des chèvres des fossés, angora et de Lorraine. Pour l’organisme et entreprise de sélection, la promotion du métier passe aussi par le Challenge caprin inter-lycées qui rejoint cette année le Concours général agricole, catégorie jeunes. Trois lycées se sont affrontés sur le ring ovin/caprin par équipes de trois. Les élèves du lycée Jacques Bujault de Melle (79), du lycée Olivier de Serres d’Aubenas (07), et de la Ferme des Ages à Le Blanc (36) ont ainsi répondu à un quiz sur la filière caprine avant de présenter une innovation mise en place sur le cheptel caprin de leur lycée. Bravo à l’équipe de la Ferme des Ages qui remporte ce deuxième challenge caprin.
Des chèvres et des chevriers en or
Un peu plus tôt ce mercredi 28, c’est un podium très féminin dans un concours très féminin qui a vu monté Chloé Leroy, Marie-Élodie Lacosse (toutes deux de Le Blanc/Châteauroux) et Manon Jaunet (Les Herbiers) sur le podium du concours de jugement des animaux par les jeunes. Des milliers d’élèves de l’enseignement agricole avaient été sélectionnés dans les départements sur leur aptitude au pointage des chèvres.
Le salon est aussi l’occasion pour Capgènes de remettre l’Alpine d’or et la Saanen d’or aux élevages très investis dans la génétique. Dans le schéma de sélection depuis 1992, Emmanuelle et Jean-Marc Vincent de l’EARL Saveurs fermières en Lozère ont une moyenne un index combiné caprin (ICC) de 3,8 sur les alpines. Avec 45 % des chèvres inséminées, la qualité génétique du troupeau a contribué aussi à ce qu’ils gagnent cette année et une fois de plus une médaille d’or au Concours général agricole pour leur pélardon. Côté Saanen, c’est l’Earl de la Ferme Saint Alban dans la Drôme qui assure avec plus de la moitié des femelles à l’IA et un impressionnant 38,4 g/kg de TP (et 42,4 g/kg) pour plus de mille kilos produit en moyenne par les 280 chèvres. De quoi séduire plus d’un chevrier…
67 médailles au Concours général agricole
Doyen des concours agricoles, le Concours général agricole fête cette année ces 150 ans. Copropriété du ministère de l’Agriculture et du Ceneca (Centre national des expositions et concours agricoles), ce concours met en lumière le meilleur de l’agriculture et des savoir-faire agroalimentaires français. La finale des produits laitiers se déroulait le lundi 24 février. 380 médailles ont été attribuées aux fromages et produits laitiers français. Parmi eux, 67 produits au lait de chèvre ont reçu 21 médailles d’or, 26 médailles d’argent et 20 de bronze.
Voici les médaillés d’or :
Bravo à tous !