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Un pied dans la sélection ovine pour diversifier le revenu

Xavier Marchand a repris la ferme familiale en Bretagne. Il conduit ses romanes en sélection et en agneaux de boucherie pour diversifier ses rentrées d’argent.

Saint-Erblon, à une quinzaine de kilomètres au sud de Rennes, en Ille-et-Vilaine. C’est ici que s’est installé Xavier Marchand en 2018, sur la ferme familiale. Après le départ à la retraite de ses parents, il fait le choix de l’ovin et converti l’exploitation de vaches laitières en brebis allaitantes. « Mes parents avaient acheté un lot de 190 agnelles avant leur départ pour qu’elles soient productives à mon arrivée », apprécie l’éleveur quarantenaire. Quatre ans plus tard, il achète encore 100 agnelles pour arriver aujourd’hui à une troupe de 400 mères. Il a fait le choix de la Romane pour sa prolificité, son aptitude au désaisonnement et sa capacité à agneler facilement, combinée à un bon instinct maternel. Xavier Marchand s’est rapidement lancé dans la sélection, ou plus particulièrement la multiplication. En effet, il achète tous ses béliers via l’organisme de sélection de la race et renouvelle ses mâles tous les ans. « Je ne cherche pas de bélier qui amène de la prolificité, car je suis déjà bien servi avec 2,4 pour les multipares et 2 pour les agnelles, mais plutôt des valeurs laitières qui vont assurer une bonne croissance homogène pour les portées multiples. »

Entre 160 et 170 euros par agnelle

Le troupeau de Xavier Marchand est en autorenouvellement pour la voie femelle, il fait le tri selon la génétique des mères et le contrôle de performance des agneaux. « Je garde celles qui ont les meilleures valeurs laitières pour laisser au maximum les agneaux sous la mère, même les portées triples. Si cela ne marche pas, je tente les adoptions mais la stratégie est de limiter le plus possible le recours à l’allaitement artificiel. » Si la cotation de l’agneau est correcte aujourd’hui, elle ne l’a pas forcément toujours été lorsque l’on regarde avant 2020. « Avec un prix de vente fixe compris entre 160 à 170 euros pour une agnelle qui fait 32-34 kg de poids vif, la rémunération via les reproducteurs est intéressante et constante sur l’année », souligne Xavier Marchand. D’autant qu’une partie des ventes est gérée directement par l’OS Romane, pour la diffusion sur l’ensemble du territoire ou à l’étranger. « Je vends également en direct aux éleveurs du coin. »

Avantage génétique et commercial

Car si les petites femelles sont vendues comme reproductrices, les mâles, eux, sont conduits à l’abattoir Sovileg. « Les brebis n’agnèlent qu’une fois par an et sont conduites en deux lots, un qui met bas en décembre et l’autre en juin. » Cela permet de lisser les ventes de boucherie sur l’année. Les béliers restent quatre à cinq semaines avec les brebis, afin de grouper les agnelages. « Je préfère avoir des pics d’activité et des périodes plus calmes. Mais en juin, avec les naissances et les foins, je reconnais que c’est parfois un peu tendu », sourit l’éleveur.

La diversification des revenus est importante pour Xavier Marchand, qui voit dans la sélection génétique un double avantage. Il gagne de l’argent grâce à la vente de ses agnelles et améliore également son troupeau grâce à l’apport de génétique fraîche et constamment renouvelée. Le débouché des agneaux est donc plus rémunérateur avec le développement de l’atelier sélection, les agneaux coûtant moins cher à l’engraissement grâce à des valeurs laitières des brebis intéressantes et en progression.

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