Aller au contenu principal

Un OAD pour utiliser la bonne dose au bon moment

L’utilisation de l’outil d’aide à la décision Decitrait permet à Vincent Despagne, vigneron à Saint-Laurent-au-bois en Gironde, de mieux gérer les traitements.

Vincent Despagne peut consulter les informations de son OAD sur ordinateur comme sur smartphone. © X. Delbecque
Vincent Despagne peut consulter les informations de son OAD sur ordinateur comme sur smartphone.
© X. Delbecque

En matière d’outils d’aide à la décision (OAD), Vincent Despagne n’en est pas à son coup d’essai. Depuis de nombreuses années le vigneron se fie à Optidose, outil développé par l’IFV, qui propose une dose de produit adaptée en fonction de la pression parasitaire. Il a ensuite utilisé la solution Movida de Bayer, et teste depuis la campagne 2018 la dernière création de l’IFV : Decitrait. Un outil qui intègre de nombreux paramètres comme des modèles de prévision, des données météo et des renseignements sur la conduite des parcelles ainsi que la phénologie et les traitements réalisés.

Le calculateur d’Optidose a également été ajouté. « En un coup d’œil je prends connaissance du risque parasitaire et de ma couverture », se réjouit Vincent Despagne. Une base de données des produits phytosanitaires, provenant de l’index Acta, couplée à un cumul prévisionnel des pluies, permet d’estimer les périodes où la vigne est protégée. La modélisation des principaux ravageurs (mildiou, oïdium, black rot et botrytis) donne l’estimation d’un risque, classé sur une échelle de 1 à 4, le tout selon trois scénarios différents (optimiste, normal ou pessimiste).

Une estimation d’autant plus fine que l’OAD est connecté à la station météo Weenat du domaine.

Une information claire à recouper avec d'autres sources

« C’est un outil qui a été important l’an dernier pour piloter ses traitements, témoigne le vigneron. Ce n’est pas facile de faire confiance aux outils, mais j’ai pu aller plus loin dans la réduction de dose que ce que j’aurais fait seul. Decitrait m’a permis de ne pas céder à la panique. » Malgré la forte pression, il a modulé les doses sur tous les traitements, excepté en encadrement de floraison. Une première expérience réussie car il n’a eu aucun décrochage à déplorer.

Vincent Despagne prévient toutefois que ce n’est pas un outil magique. Il fait partie du processus de réflexion, mais n’est pas le seul. Le vigneron recoupe ces informations avec le bulletin de santé du végétal (BSV) de la chambre d’agriculture et le « flash info » de son conseiller Euralis. « Lorsque l’on veut réduire son utilisation de produits phyto en gardant un système économiquement viable il faut jouer sur de nombreux leviers », résume-t-il.

Ainsi, il se lance en parallèle dans de nombreuses autres actions. Cinq hectares de son vignoble sont gérés en désherbage mécanique pour préparer l’abandon progressif des désherbants chimiques, et les engrais verts font petit à petit leur apparition. Des produits de biocontrôle comme le LBG-01F34 (phosphonate), Messager (cos-oga), Roméo (cerevisane) ou encore l’emploi de talc viennent également compléter depuis trois ans le programme de traitement. " Ces actions sont relativement neutres au niveau économique pour mon exploitation. Les surcoûts et économies d’intrants s’équilibrent, estime le vigneron. Il prévient toutefois, " sur ces changements, le facteur principal à prendre en compte, c’est davantage le temps. "

Repères

L’EARL Vignobles Bernard Despagne

Surface 70 hectares

Appellations AOC bordeaux et entre-deux-mers

Cépages cabernet franc, cabernet sauvignon, merlot, muscadelle, sauvignon, sémillon

Commercialisation sous contrat avec les Grands chais de France et vente directe (10 %)

Mode de production conventionnel

Les plus lus

<em class="placeholder">Parcelle de gewurztraminer en Alsace (67), à Traenheim, à l&#039;automne, prise le 24/10/2024. La vigne est enherbée. </em>
Loi de finances 2025 : deux mesures actées pour la filière viticole

L’interminable feuilleton du vote de la loi de finances 2025 se termine avec deux dispositions importantes acquises pour la…

Agrofournitures : comment s'approvisionner à prix doux en viticulture ?

De 5 à 25 %, c’est ce qu’il est possible d’économiser en achetant ses produits en morte-saison ou bien en se fournissant…

<em class="placeholder">Parcelle de vigne test du produit MunioDis.</em>
MunioDis, nouvel espoir contre le gel de la vigne
Destiné à créer une couche pour protéger la vigne du gel, le nouveau produit MunioDis de l’entreprise ligérienne BVdis sera testé…
<em class="placeholder">Représentants de la filière viticole au SIA 2025</em>
La filière vitivinicole dévoile son plan d’action

Un diagnostic partagé par tous, un plan bâti collégialement par l’ensemble de la filière, amont et aval. C’est ce qu'a voulu…

<em class="placeholder">Le semoir à engrais verts bricolé par le vigneron Georges Paire.</em>
Astuce de viticulteur : « J’ai élaboré un semoir à engrais verts pour 3 500 euros »

Georges Paire, viticulteur retraité au domaine des Pothiers à Villemontais, dans la Loire, a mis au point un semoir à engrais…

Les exportations de vins et spiritueux vers les États-Unis menacées par une taxe de 25 %

Le cauchemar vécu par la filière vins et spiritueux lors du premier mandat de Trump semble se profiler à nouveau avec l’…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Vigne
Consultez les revues Réussir Vigne au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters des filières viticole et vinicole