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Un caisson mobile pour abattre les animaux à la ferme

Depuis trois ans, des éleveurs de Loire-Atlantique et de Vendée préparent la mise en place de caissons mobiles pour abattre les animaux à la ferme. Ils ont porté leur choix sur un système léger qui fonctionne en Allemagne.

Un seul gros bovin est traité à la fois et le temps entre la saignée et l’éviscération ne doit pas dépasser une heure. © AALVIE
Un seul gros bovin est traité à la fois et le temps entre la saignée et l’éviscération ne doit pas dépasser une heure.
© AALVIE

Un groupe d’éleveurs de Loire-Atlantique et de Vendée travaillent sur un concept innovant permettant l’abattage des animaux à la ferme. Après étude des différentes solutions existantes en Europe, ils ont porté leur choix sur un système qui fonctionne en Allemagne. C’est un système léger, où seule l’étape de la bouverie jusqu’à la saignée est réalisée en ferme. « Ce dispositif a l’avantage d’être fonctionnel pour les élevages faisant de la vente directe, qui souhaitent en général ne faire abattre qu’un seul gros bovin à la fois », explique Guylain Pageot, président de l’association AALVIE (abattage des animaux sur le lieu de vie) porteuse du projet. « Avec ce dispositif, le temps entre la saignée et l’éviscération ne doit pas dépasser une heure pour des raisons sanitaires. Cette donnée définit le périmètre du projet. » Cela représente à la fois une contrainte et un avantage pour ce groupe d’éleveurs, dont l’objectif est de créer des filières locales, notamment en partenariat avec les collectivités. Pour couvrir les départements de Loire-Atlantique et de Vendée, il est prévu de s’équiper de deux unités mobiles.

L’association AALVIE fonctionne avec l’ensemble des syndicats agricoles du territoire (GAB, Civam, Confédération paysanne, FNSEA, Coordination rurale). Les vétérinaires praticiens sont sensibles à la démarche et y participent. Le projet est aussi accompagné par la région Pays de la Loire et la chambre d’agriculture.

Un test réussi sur une vache début 2020

« Un premier test a été réalisé avec la DDPP en début d’année 2020 sur une vache, et tout s’est très bien passé. Aucun bémol n’a été posé sur le protocole », explique Guylain Pageot. En ce printemps 2020, le plan de maîtrise sanitaire est ainsi validé par les services vétérinaires, et le modèle juridique et économique est défini. La fermeture inattendue il y a un an de l’abattoir de Challans en Vendée, avec lequel les éleveurs avaient prévu de travailler, a contrarié le projet. L’AALVIE cherche un autre partenaire dans l’objectif de recréer de l’activité d’abattage sur le territoire. L’association s’active aussi pour transformer l’avis favorable des élus en aide financière concrète.

 

Un financement participatif  est également lancé sur la plateforme Miimosa. Il vise 40 000 donateurs.

Lire aussi L'AALVie lance un financement participatif pour son projet d'abattage à la ferme

Déjà environ 150 élevages sont intéressés, et l’association pourrait traiter 3 000 à 3 500 bovins par an. L’idée est de fonctionner avec un planning établi, cinq jours sur sept, avec des permanences pour les abattages d’urgence. Il est prévu ensuite d’élargir l’activité aux porcins et aux ovins.

Organisation des entrées dans la chaîne d’abattage

« Notre démarche est motivée par notre volonté d’accompagner nos animaux jusqu’à la fin de leur vie sans leur occasionner de stress », explique Guylain Pageot. « L’AALVIE ne remet pas du tout en cause le travail qui est pratiqué pour l’abattage des animaux, que nous considérons très bien fait. Nous avons rencontré grâce à ce projet énormément de personnes de grande qualité qui travaillent dans les abattoirs. L’association prendra en charge l’organisation des entrées bête par bête en direct des élevages qui pratiquent la vente directe, qui est actuellement un vrai casse-tête pour l’organisation d’une chaîne d’abattage. »

Contact : les éleveurs intéressés par la démarche peuvent contacter l’association AALVIE

En pratique

La veille de l’abattage, le vétérinaire praticien se rend en élevage et réalise l’inspection ante mortem de l’animal. L’éleveur prépare l’animal (alimentation, propreté) et il est présent à l’heure programmée pour l’abattage. Le jour de l’abattage, le personnel de l’unité mobile d’abattage étourdit l’animal au matador dans une zone de contention et le sangle (deux pattes en diagonale). Immédiatement, une personne de l’élevage utilise un appareil de levage pour placer l’animal dans le caisson mobile. C’est dans le caisson mobile que l’opérateur de l’unité d’abattage réalise la saignée (horizontale). Le caisson mobile est refermé. Il est alors dirigé aussitôt vers l’abattoir, où se poursuit classiquement le travail de mise en carcasse.

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