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Travaux en vert : comment favoriser la ramification lors de l'épamprage manuel de la vigne ?

L’épamprage est indispensable au bon développement de la vigne et de ses grappes pendant l’été. Focus sur la méthode des travaux en vert de Simonit & Sirch, au château d’Arche, en Gironde.

Au château d’Arche, qui s'étend sur cinq communes de l’appellation sauternes en Gironde, l’épamprage est réalisé depuis trois ans sous l’expertise de l’entreprise Simonit & Sirch. Accompagnant de nombreux vignobles à travers le monde, le groupe italien est surtout connu pour sa méthode de taille. Cependant, Julien Musset et Michaël Rességuier, tous deux maîtres tailleurs dans le bordelais chez Simonit & Sirch, sont formels : l’épamprage est partie intégrante de la taille, et ne doit pas être pris à la légère.

Chez Simonit & Sirch, qu’il s’agisse de la taille ou des travaux en vert, les trois maîtres mots restent les mêmes : ramification, continuité et limitation du dessèchement. « L’objectif est de favoriser le flux de sève, pour optimiser la création de bois vivant, qui est un véritable stock d’énergie pour la plante avant que la photosynthèse démarre », pose Julien Musset.

Au-delà des fondamentaux, la méthode se veut adaptable à chaque vignoble. Au château d’Arche, où la vigne est menée en cordon, un seul rameau par tourelle est conservé, contrairement à la méthode classique.

1) Intervenir à la bonne période

Simonit & Sirch estime qu'il est préférable de procéder à un épamprage précoce, qui favorise la visibilité au niveau des feuilles. L’entreprise préconise ensuite plusieurs passages, entre fin avril et début juin dans le bordelais. Une fréquence à adapter à chaque domaine. « L’épamprage est une opération coûteuse, qui demande beaucoup de main-d’œuvre, reconnaît Michaël Rességuier. Certains châteaux ne peuvent pas faire plusieurs passages, alors on s’adapte, par exemple en épamprant légèrement plus tôt dans l’année. »

2) Choisir les bons outils de taille

Un bon outillage est de rigueur. En règle générale, un simple sécateur peut suffire. Mais l’usage d’une épinette est parfois mieux adapté. « Si l'on épampre tard, alors que les rameaux sont très lignifiés, un sécateur de vendange permettra de couper plus facilement les branches », appuie Michaël Rességuier.

3) Nettoyer le tronc et les bras

Sur chaque pied, on différencie la partie pérenne (le tronc et les deux bras du cep) de la partie productive (les coursons et les tourelles de bois lisse). Cet épamprage consiste à retirer les pampres situés sur la partie pérenne. « Cela permet de favoriser la ramification, car la taille suivante sera faite à partir des rameaux de cette année », détaille Michaël Rességuier.

 

 
cep, épamprage
La méthode Simonit & Sirch consiste à retirer tous les pampres situés sur la partie pérenne du cep. © R. Gentil

4) Sélectionner un ou deux rameaux par courson

Une fois le bois sec nettoyé, on sélectionne, au niveau de chaque courson, les deux rameaux les plus hauts, et on sectionne les autres. « Ici, on a choisi de ne garder qu’un rameau, car on a constaté que cela apporte de meilleurs résultats, nuance Julien Musset, mais en règle générale, on en sélectionne deux. »

En fonction des pieds, il faut également adapter la coupe : si le rameau le plus haut est en mauvais état, on sélectionnera le suivant. En revanche, s’il est double, il faudra conserver le rameau le plus développé, ou celui portant le plus de grappes. « Cela va à l’encontre des méthodes d’épamprage classiques, qui préfèrent conserver le maximum de rameaux, ou qui sélectionnent les rameaux les plus bas afin de garder le pied à une certaine hauteur », analyse Julien Musset.

 

 
rameaux, épamprage
Au niveau de chaque courson, il s'agit de ne garder qu'un ou deux rameaux, les plus hauts sur la baguette. © R. Gentil
 
rameau double, épamprage
En présence d'un rameau double, on sélectionne celui qui est le plus développé et on sectionne le second. © R. Gentil

« Simonit & Sirch s'est adapté à nos problématiques »

Pour Miguel Rabouy, chef de culture du château d'Arche, travailler avec Simonit & Sirch a de nombreux avantages. Face à des enjeux de production, de vigueur et de pérennité, il a trouvé dans le service de l’entreprise une véritable aide sur mesure. « Ils ont su nous écouter, adapter leurs conseils à nos problématiques », se réjouit-il. Pendant la période d’épamprage, Michaël Rességuier et Julien Musset se rendent sur place une à deux fois par mois, afin de conseiller les salariés sur leurs pratiques. « Aujourd’hui notre personnel est formé à une méthode de taille et d’épamprage adaptée à notre domaine, ce qui permet de gagner du temps chaque année », conclut le chef de culture.

repères

Château d’Arche

Surface 80 ha

Dénominations AOP sauternes et bordeaux

Volume de récolte  850 hl dont 800 hl en sauternes

Gamme de prix 15-18 € pour les rouges, rosés et blancs secs en bordeaux, 25 € le Soleil d’Arche sauternes et 100 € le château d’Arche sauternes

Commercialisation Exportation internationale, grande distribution, négoces, vente directe, caviste

Jusqu’à quatre fois plus de rendement

Au château Reynon, à Beguey en Gironde, la méthode de taille et d'épamprage Simonit & Sirch est comparée à une méthode de taille en cordon classique depuis près de douze ans. Et le résultat parle de lui-même. Les rangs "classiques" sont constitués de pieds bas et buissonnants, tandis que les ceps taillés et épamprés par l’entreprise sont plus hauts, et plus homogènes. Niveau rendement, les chiffres sont éloquents.

« En moyenne, on obtient 20 à 25 % de raisins en plus sur nos pieds, mais suite à un gel les rendements ont été jusqu'à quatre fois plus élevés », rapporte Julien Musset. Autre atout : la pérennité. D’après les deux experts, la méthode qu’ils emploient permet de conserver des pieds productifs pendant plusieurs dizaines d’années, alors que la taille classique conduit à des ceps de moins en moins productifs, qu'il faudra arracher plus tôt.

Alors pourquoi cette méthode n’est-elle pas plus répandue ? « Historiquement, on a voulu favoriser une méthode de taille et d’épamprage qui permet un développement accru de la surface foliaire », explique Julien Musset. Cependant, pour les deux maîtres tailleurs, une grande surface foliaire ne garantit pas forcément de meilleurs rendements, surtout avec l’augmentation des températures en été.

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