Cotidienne du 20 octobre 2020

Tendance Céréales/Oléagineux du 19 octobre : sécheresse et ventes états-uniennes boostent les céréales, le colza recule à l'image de l'huile de palme

Les cours des céréales ont progressé lundi 19 octobre, tant sur les marchés à terme internationaux que sur les marchés physiques hexagonaux. Pour le maïs, c’est l’annonce de deux achats (l’un de 123 000 t vers le Mexique et l’autre de 345 000 t pour destination inconnue) auprès des Etats-Unis qui a boosté les cours. En revanche, c’est la persistance de la sécheresse à travers plusieurs régions productrices dans le monde qui a fait progresser les cours du blé, même si quelques pluies étaient annoncées dans certaines régions de Russie (Nord-Ouest, Ouest et Volga).

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché anticipaient les avancées de récolte : 59 % pour le maïs et 82 % pour le blé d’hiver, selon eux. Les inspections pour l’exportation ressortaient, quant à elles, à 239 688 t pour le blé (en dessous des attentes du marché) et à 911 012 t pour le maïs (au-dessus des attentes). Au 13 octobre, les gestionnaires d’investissements avaient augmenté leur position nette longue en maïs sur le CBOT. Dans le même temps, les professionnels du maïs ont augmenté leur position nette courte.

En France, et malgré deux problèmes techniques sur Euronext qui ont stoppé les échanges (notamment au moment de la clôture), les cours du blé et du maïs ont également progressé. Même mouvement sur les marchés physiques, l’orge suivant en sympathie.

En Russie, on continue de noter une hausse des prix à l’exportation : +6 $/t pour du blé à 12,5 % de protéine échéance octobre par rapport à la semaine passée, selon Ikar, et +9 $/t, selon SovEcon. Ce qui donne des prix de 248-251 $t Fob. Cette hausse commence à alerter les autorités russes car ces prix à l’export tirent les prix domestiques vers le haut. D’où une proposition du ministre de l’Agriculture russe qui a fait parvenir un texte au gouvernement proposant l’instauration d’un fonds de stabilisation des grains en Russie. Il serait initié par RusGrain et servirait à couvrir les besoins des meuniers pour les deux à quatre mois à venir.

L’Ukraine a annoncé que ses exportations en grains depuis le début de la nouvelle campagne avaient baissé de 15,8 %, comparé à la même époque l’an passé : 13,84 Mt contre 16,43 Mt. Dans le détail, on enregistre 1,09 Mt de maïs exportées (contre 2,94 Mt), 9,59 Mt de blé (contre 10,20 Mt) et 3,11 Mt d’orge. Le gouvernement ukrainien a avancé le chiffre de 47,4 Mt de grains exportés pour la campagne 2020/2021 pour une production de 68 Mt.

Côté Egypte, une note du Gasc du dimanche 18 octobre, dont Reuters a eu connaissance, indique que la taxe de tamisage et de fumigation, en cas d’insectes morts trouvés dans le blé, ne sera plus appliquée aux vendeurs ayant exporté des grains dans le pays. Selon un trader du Moyen-Orient, cité également par Reuters, cela ne devrait pas changer grand-chose quant au prix du blé importé car le travail de tamisage et de fumigation est de toute façon effectué pour trouver d’autres contaminants. L'Algérie a, quant à elle, lancé un appel d'offres pour l'achat de 50 000 t de blé meunier d'origine optionnelle, pour chargement entre le 1er novembre et le 25 décembre.
 

Les prix du colza ont de nouveau cédé du terrain sur Euronext et le marché physique français, toujours en raison de l'effritement de ceux de l'huile de palme à Kuala Lumpur.  Signalons également le recul des cours du pétrole à New York et Londres. Ceux du soja à Chicago ont légèrement progressé.

Concernant l'huile de palme, la baisse des prix de l'huile de soja à Chicago a pesé sur le marché à terme de Kuala Lumpur. De plus, des opérations de prise de profit ont été rapportées sur le marché à terme malaisien.

Du côté du pétrole, l'effritement des cours est lié aux résultats sans surprise de la réunion de l'Opep et ses alliés, le 19 octobre. Le cartel a annoncé maintenir au même niveau que précédemment ses objectifs de réduction de leur production, alors que certains analystes s'attendaient à des coupes plus drastiques.

En soja, la progression des prix à Chicago s'explique par divers facteurs. L'analyste AgRural estime les semis au Brésil achevés à seulement 7,9 % au 15 octobre. La sécheresse dans le pays pourrait inciter les agriculteurs à procéder à des resemis. La situation en Argentine inquiète également. Autre élément haussier : le marché s'attendait à ce que 79 % des récoltes soient réalisées lors de la semaine s'achevant le 18 octobre, mais l'USDA affiche un taux d'avancement de 75 %. Dernier élément de hausse des cours : les chargements à l'export états-uniens se sont affichés à un peu plus de 2,17 Mt d'après le département états-unien à l'Agriculture, un chiffre dans le haut des attentes du marché.

En tournesol, les cotations de la variété oléique ont quelque peu reculé sur le marché physique français, à l'image des huiles végétales mondiales et du colza.

Marchés physiques français du 19 octobre 2020 (base juillet pour les céréales)

Cotations des issues de meunerie du 13 octobre 2020

Cotations commerciales des produits laitiers du 15 octobre 2020

Evolution dollar / euro du 19 octobre 2020

Clôture du marché à terme de Chicago du 19 octobre 2020

Clôture du marché à terme Euronext du 19 octobre 2020

Cotations des marchés internationaux du 19 octobre 2020