Stockage des grains : 4 conseils pour lutter contre les insectes
Marc Watrelot est producteur de grandes cultures à Bonneval, en Eure-et-Loir. En 2021, il a investi dans des cellules de stockage pour ne plus utiliser d’insecticides tout en sécurisant la qualité de sa récolte.
Marc Watrelot est producteur de grandes cultures à Bonneval, en Eure-et-Loir. En 2021, il a investi dans des cellules de stockage pour ne plus utiliser d’insecticides tout en sécurisant la qualité de sa récolte.
« Je dispose actuellement de quatre cellules de stockage de 400 tonnes chacune : deux pour le blé, une pour l’orge et une pour le colza. Historiquement, nos récoltes ont toujours été stockées sur l’exploitation. Lorsque j’ai repris l’exploitation de mes parents en 2006, ils faisaient déjà de même.
Après l’agrandissement de la surface de l’exploitation en 2012, le stockage existant est devenu insuffisant par rapport au débit de la moissonneuse-batteuse. J’ai alors investi dans un stockage à plat de 700 m2, sans ventilation. Au départ, je n’utilisais pas d’insecticides mais suite à un problème lors d’une livraison, j’ai commencé à en appliquer lors du nettoyage, en préventif, sur les parois du bâtiment, mais je n’aimais pas les conditions d’application du produit. J’ai alors décidé d’équiper ma moissonneuse d’un pulvérisateur pour traiter directement les grains avec un insecticide à base de deltaméthrine lors de la récolte.
Une année, j’ai malheureusement été confronté à un problème technique et une remorque n’a pas été traitée correctement. Toute la récolte a été infestée par du charançon ! J’ai informé l’expéditeur qui m’a proposé une solution de nettoyage mais cet épisode a accéléré ma réflexion pour investir dans un stockage plus moderne. En 2021, j’ai franchi le pas.
Le réchauffement climatique complique le refroidissement du stockage
Mes cellules verticales extérieures sont étanches et disposent d’un équipement de ventilation performant. Le plancher perforé facilite la circulation de l’air. Dans chaque silo, trois sondes de température me permettent d’ajuster le déclenchement des ventilateurs. Pour l’instant, je gère le tout manuellement. Grâce à ce système, je n’utilise plus d’insecticides : je privilégie la prévention et accorde un grand soin au nettoyage entre deux récoltes. Cela m’a ouvert un nouveau débouché de qualité. Je peux vendre une partie de ma récolte en filière CRC dont le cahier des charges interdit les insecticides. Ma principale inquiétude reste l’évolution du climat qui complique le refroidissement des grains. À l’avenir, il faudra peut-être que je fasse partir la marchandise plus vite. »