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Réforme de la PAC : quelles adaptations allez-vous mettre en œuvre ?

Un changement d’assolement, un engagement en MAEC… Qu’allez-vous modifier dans votre exploitation laitière pour vous adapter à la nouvelle PAC ?

Réforme de la PAC : quelles adaptations allez-vous mettre en œuvre ?
© V.Marmuse - Archives
 

François Renoux, éleveur dans les Deux-Sèvres

Oui et non

 

 
François Renoux, éleveur dans les Deux-Sèvres
François Renoux, éleveur dans les Deux-Sèvres © F. Renoux
Pour ce qui est de l’écorégime et de la conditionnalité, mon conseiller m’a indiqué que mon assolement (16 ha de maïs fourrage, 10 ha de céréales et 50 ha d’herbe) et le fait qu’il y ait beaucoup de bosquets, haies et mares, font qu’il n’y a pas d’adaptation à réaliser. Par contre, j’ai décidé de ne pas reprendre de MAEC. J’en avais souscrit deux sur 2016-2021. Je ne le regrette pas, cela a sécurisé l’exploitation avec un apport de 8 000 € par an dans la période de crise de l’après-quotas. Mais aujourd’hui, maintenir des prairies de plus de cinq ans sans amendement organique entraîne trop de contraintes. Les cultures revenaient trop vite sur les mêmes parcelles. De plus, avec le changement climatique, il faut pouvoir saisir des opportunités, pour restaurer une prairie dégradée, faire une dérobée… Sans ces MAEC, je suis libre de remettre 8 ha de prairies dans la rotation et de varier les cultures (maïs, sorgho, céréales, colza fourrager…) sans contraintes. J’ai plus de souplesse.

 

Jérôme Perrot, en Gaec en Côte-d’Or

Non, sauf…

 

 
Jérôme Perrot, en Gaec en Côte-d'Or
Jérôme Perrot, en Gaec en Côte-d'Or © Gaec Perrot
Après simulation, nous n’avons pas de changement à réaliser pour notre assolement. Le Gaec compte 418 ha de SAU avec 290 ha de prairies permanentes (100 vaches laitières, 140 charolaises, 120 brebis et leur suite). La sole cultivée est diversifiée avec des prairies temporaires, de l’orge d’hiver, du blé, du triticale, du maïs fourrage, du méteil. Il faudra juste que nous semions des couverts hivernaux à partir de 2023 (des mélanges fourragers) sur les parcelles où nous faisons de la monoculture de maïs, pour être dans les clous de la conditionnalité. Jusqu’à cette année encore, nous laissions les chaumes uniquement. Nous essayerons aussi de faire tourner une autre culture sur ces parcelles. Enfin, comme nous avons plus d’herbe qu’il y a cinq ans, nous regarderons si nous entrons facilement dans une MAEC.

 

Aymeric Dubost, en Gaec dans la Manche

Oui

 

 
Aymeric Dubost, en Gaec dans la Manche
Aymeric Dubost, en Gaec dans la Manche © A. Dubost
Suite à une simulation, je vais devoir cultiver 5 ha de trèfle violet ou de luzerne à la place de 5 ha de maïs, uniquement pour ne pas perdre l’équivalent de mon paiement vert. Notre système est calé avec beaucoup de maïs car en plus des vaches laitières, nous engraissons des taurillons et amenons du maïs à notre méthaniseur. Sur 225 ha de SAU, 75 à 80 % est occupé par du maïs. Avec l’ancienne PAC, nous perdions déjà un peu de paiement vert, mais là la perte aurait été bien plus élevée si nous n’adaptions pas l’assolement. Même si nous produirons un fourrage riche en protéine avec ces 5 ha, la ration de base sera déconcentrée. Si nous voulons rester à plus de 10 000 kg de lait par vache, il faudra mettre davantage de concentrés. Le seul intérêt que je vois à cette contrainte est que, comme nous ne traiterons pas le trèfle violet, nous n’amènerons plus le pulvé sur ces parcelles qui sont à proximité d’habitations. Pour répondre à la conditionnalité - diversité de l’assolement et rotation des cultures - il faudra que nous fassions des couverts à partir de 2023. Cela demandera plus de travail et de consommation de carburant.

 

 

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