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Chrysomèle du maïs : tout savoir sur cet insecte invasif

La progression de la chrysomèle du maïs (Diabrotica virgifera) se confirme dans diverses régions françaises. Des dégâts significatifs ont été remarqués en 2022 en Alsace et en Rhône-Alpes.

Les adultes mesurent 5 à 7 millimètres.
Les adultes mesurent 5 à 7 millimètres.
© J.-B. Thibord/Arvalis

Description : reconnaître larves et adultes de la chrysomèle

La chrysomèle du maïs (Diabrotica virgifera) s’installe en France. Les adultes sont très reconnaissables. Ce sont des coléoptères mesurant de 5 à 7 mm de long. Les élytres (ailes sclérifiées) sont noirs à l’extrémité jaune chez les mâles, avec des bandes jaunes et noires chez les femelles. Le thorax (pronotum) est jaune et la tête noire dans les deux sexes.

Les dégâts sont occasionnés surtout par les larves au niveau des racines. De couleur blanc crémeux, ces larves sont molles et ont un corps cylindrique, variant de 2 à 18 mm de long au dernier stade larvaire. Les deux extrémités sont brunes : tête + thorax et plaque anale. Les larves dévorent les racines coronaires, ce qui provoque une verse végétative de type « col-de-cygne » et un défaut d’alimentation se répercutant par un manque de grains sur les épis. Les adultes se nourrissent de la cuticule des feuilles avant floraison, générant des bandes décolorées sur les limbes. Puis ils s’attaquent aux soies en les coupant, voire aux grains au sommet des épis.

 

 
Les larves s'attaquent aux racines en dévorant celles coronaires.
Les larves s'attaquent aux racines en dévorant celles coronaires. © J.-B. Thibord/Arvalis

 

Comment combattre Diabrotica au champ

Agronomie : La rotation culturale est efficace contre les populations de chrysomèle puisqu’une année sans maïs suffit à réduire significativement l’impact du ravageur. Selon les niveaux de risques et le nombre de captures d’insectes dans les pièges jaunes, Arvalis a établi des fréquences d’absence de maïs recommandées dans la rotation. Par exemple, dans les secteurs fortement touchés comme l’Alsace et des zones de Rhône-Alpes (vallée du Grésivaudan, marais de Bourgoin-Jallieu, Combe de Savoie), il est conseillé de ne pas cultiver de maïs un an sur trois dans les situations à fort stress hydrique. Si la capture excède cinq chrysomèles adultes par piège et par jour, il faudra éviter de cultiver du maïs l’année suivante. Un tableau récapitule les préconisations d’Arvalis selon les situations.

Irrigation : Les situations séchantes sont favorables à l’impact des dégâts des larves sur racines. L’irrigation atténue voire annihile ces effets négatifs.

Chimie : Une protection insecticide appliquée au semis (Karaté 0.4 GR, Ercole ou Force 1,5G) peut éventuellement être mise en œuvre pour réduire le nombre d’adultes qui émergeront de la parcelle. L’efficacité de ces produits n’excède pas 50 % sur l’abondance d’adultes, selon des essais Arvalis. D’après l’institut, dans le cadre de la protection contre la chrysomèle du maïs sur le long terme, la protection insecticide n’est pas justifiée pour la culture de maïs de l’année N si la culture de l’année N-1 n’était pas du maïs ou si la culture de l’année N + 1 ne sera pas du maïs. Un traitement insecticide contre la pyrale peut avoir un effet sur les adultes émergents avec une efficacité très modérée. D’ailleurs, aucun insecticide foliaire n’a d’homologation pour un usage contre la chrysomèle.

Sources : Arvalis, Fredon, AGPM

 

 
La verse en "col de cygne" est un symptôme typique de l'impact des larves de chrysomèle.
La verse en "col de cygne" est un symptôme typique de l'impact des larves de chrysomèle. © J.-B. Thibord/Arvalis

 

Cinq points clés sur la chrysomèle du maïs

La chrysomèle du maïs est originaire d’Amérique du Nord. Elle est arrivée en Europe au début des années 1990 puis en France, dix ans plus tard. C’était un ravageur de quarantaine qui a fait l’objet d’une lutte obligatoire à l’origine. Ce statut a pris fin en 2014.

Les pertes de rendement peuvent être de plusieurs dizaines de quintaux à l’hectare, en l’absence de lutte préventive et curative.

Ne pas confondre les dégâts racinaires avec ceux du rhizoctone provoquant verses et racines atrophiées, ces dernières étant nécrosées par le champignon. Des nématodes peuvent atrophier les racines qui demeurent présentes cependant.

La femelle peut pondre plus de 1 000 œufs mais la chrysomèle ne fait qu’un seul cycle par an. La ponte est réalisée jusqu’à 20 cm de profondeur dans le sol. Les larves naissent au printemps avec un pic de sortie en mai et juin.

Les vols d’adultes ont lieu de fin juin à mi-septembre. Les insectes peuvent se déplacer jusqu’à 50 km.

 

 
Les adultes s'attaquent aux soies, voire aux grains.
Les adultes s'attaquent aux soies, voire aux grains. © J.-B. Thibord/Arvalis

 

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