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Quels bénéfices de la vaccination contre la fièvre Q pour l’élevage ?

Le mois dernier, les experts du comité fièvre Q proposaient un webinaire sur les bénéfices de la vaccination contre cette maladie. Selon les résultats de plusieurs études, la vaccination est rentabilisée dès la seconde année.

C'est au moment des mises bas que les animaux infectés excrètent le plus la bactérie responsable de la fièvre Q. © C. Delisle
La fièvre Q est l’une des maladies les mieux documentées quant aux bénéfices de la vaccination
© C. Delisle

De nombreuses données attestent de l’implication de la fièvre Q dans la survenue des avortements et des mises-bas prématurées mais pas seulement. Les études disponibles rapportent d'autres impacts de cette maladie, mortinatalité, naissance de veaux mous ou chétifs, non-délivrances, métrites et endométrites, infertilité et ce, notamment chez les bovins. Elle est la deuxième case d’avortement infectieux chez les bovins.

Encore sous-estimée, un webinaire organisé par le comité Fièvre Q, qui regroupe des vétérinaires, des éleveurs et, plus largement, des professionnels de l’élevage, a souhaité faire le point sur la vaccination des animaux et ses bénéfices. « De nombreux essais d’évaluation de différentes mesures de maîtrise, dont la vaccination, ont été conduits : les résultats convergent, intra et inter-troupeaux, et font état d’une amélioration des performances de reproduction uniquement chez les animaux vaccinés, et pas chez les non-vaccinés de ces mêmes troupeaux », expose Raphaël Guatteo, docteur vétérinaire, professeur en médecine bovine à Oniris. « Les éleveurs méconnaissent les impacts économiques cachés de la fièvre Q, et tendent de ce fait à questionner l’utilité et la rentabilité de la vaccination », ajoute Pierre Lemercier, vétérinaire dans les Pyrénées- Atlantiques.

 

Des conséquences économiques avérées

Quantifier les retombées économiques de la fièvre Q nécessite de considérer les coûts proprement dits (traitements, visites du vétérinaire), mais aussi les pertes (veau mort-né…). « Les pertes sont généralement deux fois plus élevées que les coûts engendrés par la maladie. Il faut donc multiplier ces derniers par trois pour estimer son impact économique réel », souligne Raphaël Guatteo.

Le coût d’un avortement, bien que très variable, est estimé entre 400 et 800€ pour les bovins. L’impact économique d’une métrite puerpérale est de l’ordre de 350€ et celui des endométrites de l’ordre de 30 à 60€. L’impact d’une non-délivrance va au-delà du coût du traitement (de l’ordre de 5 à 10€), avec les pertes de production et la baisse des performances de reproduction, amenant l'impact total à près de 350€.

 

Une vaccination efficace et rentable

« La fièvre Q est l’une des maladies les mieux documentées quant aux bénéfices de la vaccination, et ceci notamment en élevages infectés », rappelle Raphaël Guatteo. Les nombreuses études et expérimentations conduites ces dernières années en France et en Europe démontrent les effets positifs de la vaccination sur la clinique et sur les performances.

Selon une étude conduite sur des groupes de 100 vaches laitières, la vaccination est rentabilisée dès la seconde année. Il a également été montré que le protocole vaccinal permet de réduire très fortement le nombre d’animaux infectés dès la fin de la troisième année de vaccination. Ainsi, les bénéfices de la vaccination, modélisés sur 3 ans dans un élevage de 100 vaches à la traite avec 30 % de taux de renouvellement, sont estimés entre 30 000€ et 12 000€ selon la prévalence intra-troupeau initiale.

 

Bientôt un modèle de prédiction pour calculer la rentabilité de la vaccination en élevage

Un modèle de prédiction permettant de quantifier l’impact de la fièvre Q et d’évaluer en première approche l’intérêt économique de la vaccination dans les élevages est en cours de finalisation. Le modèle conçu par les chercheurs des ENV donnera lieu en mars prochain à une application capable de calculer les pertes associées à la fièvre Q pour les mettre en regard de l’investissement vaccinal nécessaire.

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