Pruneau d'Agen : « les surfaces sont maintenues grâce à la spécialisation des exploitations »
Le pruneau d’Agen prépare son adaptation au changement climatique à venir et souhaite relancer sa consommation, avec son retour sur les écrans télé. Ce, malgré une année médiocre en volumes et la réduction des moyens de protection des vergers.

La campagne 2024 du pruneau d’Agen a été qualifiée de « médiocre en volumes » lors de la 52e Journée du pruneau d’Agen, présidée par Christophe de Hautefeuille et Thierry Albertini, qui s’est déroulée à Villeneuve-sur-Lot fin janvier. « 29 000 tonnes, c’est 10 000 de moins qu’une année de référence », a précisé Gaëtan Vergnes, du Bureau interprofessionnel du pruneau (BIP). De plus, les conditions climatiques défavorables lors de la récolte ont entraîné beaucoup de pertes au sol et ont augmenté les temps de séchage.
« Malgré un calibre moyen élevé, le pourcentage de fruits déclassés est important », mentionne le spécialiste. Néanmoins, le pruneau d’Agen évolue dans un contexte d’augmentation des surfaces sur l’aire géographique de son IGP, qui compte six départements. 10 750 hectares, dont 98 % en IGP, et 2 240 hectares en bio sont cultivés par 800 producteurs. « Après une forte régression, leur nombre est désormais stabilisé, et les surfaces ont été maintenues grâce à la spécialisation des exploitations », commente Gaëtan Vergnes.
Le BIP impliqué dans la recherche d’alternatives
Selon les dernières données du BIP, la surface moyenne d’un verger de pruniers d’Ente est de 14 hectares, pour un âge moyen de 26 ans, avec un vieillissement de 6 mois par an et un nombre d’arbres de 319 par hectare. « Le verger se densifie à la faveur de son renouvellement et des replantations. Plus de 200 ha ont été plantés en 2024 », révèle le spécialiste. Toutefois, les professionnels ont fait part de leur inquiétude avec les retraits annoncés de moyens de protection. « D’ici 2026, c’est 80 % des produits, notamment ceux contre le carpocapse et les monilioses, qui vont disparaître », résume un producteur, inquiet de vivre la même situation que la filière noisette, également très implantée dans la région.
Plaçant leurs revendications à la hauteur du maintien de la souveraineté alimentaire, les producteurs attentent la levée des surtranspositions françaises et une équivalence à la réglementation européenne. Les producteurs italiens et espagnols disposent en effet de plus de quinze molécules homologuées en Europe et interdites en France. Dans ce contexte, le BIP s’est impliqué dans la recherche d’alternatives. « Nous sommes partenaire du projet collectif Pacte qui concerne l’amélioration des connaissances dans la lutte contre les punaises, et du projet Acompli pour la lutte contre les lépidoptères », a précisé Emmanuel Maupas, responsable du Pôle technique de l’interprofession.
La filière Pruneau envisage aussi son adaptation au changement climatique avec notamment un élargissement de son socle variétal, une meilleure gestion des ressources en eau et l’étude de projets photovoltaïques. C’est ainsi que Iñaki Garcia de Cortazar-Atauri, directeur de l’unité Agriclim-Inrae, a conclu la journée par une conférence d’expert sur « les effets du changement climatique en agriculture et les stratégies d’adaptation et d’atténuation ».
Le retour du pruneau d’Agen à la télé
Absent depuis 2012, le pruneau d’Agen annonce son retour à la télé en 2025. Le fruit emblématique du Lot-et-Garonne sera partenaire de l’émission matinale de TF1 en septembre et de E=M6 en novembre et décembre. Les spots de 8 secondes devraient cumuler une audience de plus de 11 millions de téléspectateurs et 7 millions de vues sur les réseaux sociaux.