Cotidienne

Prix des céréales le 25 février : volatilité extrême des cours du blé et de l'orge, dans le contexte de guerre entre la Russie et l'Ukraine

La guerre en Ukraine, menée par la Russie depuis le 24 février, génère une volatilité sans commune mesure sur les marchés céréaliers qui, après s’être envolés jeudi, ont nettement reculé vendredi à la clôture sur les marchés à terme de Chicago (CBOT) et de Paris (Euronext). Ce sont surtout les cours du blé tendre et de l'orge fourragère qui ont baissé sur le marché physique français, le maïs régressant dans une moindre mesure.
Craintes et incertitudes dominent actuellement avec des conséquences difficiles à percevoir à ce stade. Au regard de l’importance des volumes de céréales produits en Ukraine et en Russie traditionnellement et surtout de leur place sur le marché international en tant qu’exportateurs majeurs de blé (Russie et Ukraine) et de maïs (Ukraine), le conflit qui se déroule actuellement sur le territoire ukrainien pourrait largement perturber les échanges de grains, et doper comme jamais la volatilité sur ces marchés. Dans l’immédiat, au niveau de la mer d’Azov, le trafic est totalement interrompu tandis que sur la mer Noire les bateaux en provenance de Bulgarie et de Roumanie semblent encore circuler. Les chargements ukrainiens sont quant à eux à l’arrêt et ceux en provenance de Russie perturbés.  

Dans un tel contexte, les cotations diffusées dans la Cotidienne sont plus que jamais nominales et indicatives. A noter que nombre d’organismes stockeurs n’affichent plus de prix face à tant de volatilité et d’incertitudes.

Révision à la baisse des productions européennes pour 2022/2023

Côtés fondamentaux, selon la Commission européenne, pour la campagne 2021/2022, la production européenne de blé (Royaume-Uni non compris) est abaissée à 129,8 M t, contre 130,5 Mt auparavant. Les exportations restent stables à 32 M t tandis et les stocks de fin de campagne sont corrigés à la baisse à 12,6 M t, contre 13,3 Mt en janvier. En orge, la production européenne 2021/2022 est également revue à la baisse à 52 M t, contre 52,2 Mt le mois dernier. Les stocks de fin de campagne sont révisés à 4,1 M t, contre 4,2 M t. Enfin en maïs, la récolte de l’UE pour 2021/2022 est attendue à 72,5 Mt, contre 69 Mt en janvier. Les stocks sont rehaussés à 19,7 Mt, contre 17,3 Mt le mois dernier.
L’ensemble de ces chiffres pourraient évidemment être remis en question (hors production) compte tenu de l’actualité internationale particulièrement imprévisible actuellement.

Dans les champs français, selon le dernier bulletin FranceAgriMer au 21 février, les orges de printemps sont semées à 28 % (18 % la semaine dernière, 27 % en 2021 à la même période). Les conditions de culture "bonnes à très bonnes" sont en retrait de 2 % en orge d’hiver et en blé tendre sur la semaine, à respectivement 93 % et 92 % (87 % et 83 % à date l’an dernier) 

Sur le marché international, on notera l’appel d’offres de l’Egypte qui revient aux achats. Reste à savoir quelles offres seront proposées dans ce contexte particulier.