Préparer l’arrivée d’un nouveau salarié sur son exploitation
Mal préparée, l’arrivée d’un salarié sur son exploitation peut avoir des conséquences sur sa motivation et sur la qualité du travail mais aussi sur le fonctionnement et les performances de l’exploitation.
Mal préparée, l’arrivée d’un salarié sur son exploitation peut avoir des conséquences sur sa motivation et sur la qualité du travail mais aussi sur le fonctionnement et les performances de l’exploitation.
Les enjeux de la préparation de l’arrivée d’un salarié sont multiples. Ils relèvent à la fois de l’humain (par la prévention des accidents du travail, des maladies professionnelles, des risques psychosociaux), du juridique, du relationnel et du technique (qualité du travail, implication…). Aussi, « l’intégration d’une nouvelle personne sur une exploitation exige de veiller à sa sécurité et d’entretenir un bon relationnel pour poser les bases d’une collaboration de qualité, dans une confiance réciproque », souligne Guillaume Crublet, animateur santé, sécurité au travail Sdaec-Terralliance qui a fait le point sur les actions à mener que ce soit avant ou après l’arrivée de son employé, lors d’une conférence organisée par le groupement d’employeurs.
1 Des obligations avant l’arrivée sur la ferme
Avant l’arrivée d’un salarié sur son exploitation, des obligations sont à remplir. À commencer par la transcription des risques professionnels et des mesures de prévention possibles dans le Document unique d’évaluation des risques professionnels (Duerp). Des modèles types sont diffusés et des organismes peuvent apporter un appui. Il doit être signé par le salarié. Son affichage sur l’exploitation est obligatoire ainsi que celui des informations utiles et réglementaires (numéro d’urgence, horaires de travail, mise à disposition des notices des médicaments, des manuels de machines, des fiches de données sécurité des produits chimiques). « Un règlement intérieur n’est pas obligatoire pour les entreprises de moins de 50 salariés mais il représente un bon moyen de formaliser les règles de travail et de vie sur sa ferme », remarque Guillaume Crublet.
Lire aussi : Cinq conseils pour recruter et fidéliser son salarié en élevage
En termes d’équipement, il est nécessaire de prévoir des extincteurs (révisés), une trousse de premiers secours, un kit Covid-19 (masques, gel hydroalcoolique…). Il va également de soi qu’un contrôle régulier des engins de levage, du réseau électrique… est à réaliser. « Le respect des normes d’hygiène et de propreté sur l’exploitation favorise le bien-être des salariés. Il peut donc être bon de disposer de vestiaires, de toilettes propres et fonctionnelles, de douches. Mais également de veiller à garder les espaces communs propres et rangés », poursuit le spécialiste.
2 Soigner l’accueil et l’après
« L’accueil fait partie du processus d’embauche. Il doit être préparé et effectué à un moment où l’on peut se rendre disponible pour recevoir le salarié, lui présenter les personnes, le rôle de chacune d’entre elles, lui faire visiter l’exploitation, lui parler de l’organisation et du fonctionnement de la ferme, lui faire part de ses attentes. C’est un moment d’intégration important. Le salarié doit se sentir attendu, avoir la sensation qu’une place lui est réservée et que ce n’est pas seulement un bras », indique Anne-Hélène Peuch, directrice de l’Anefa Limousin. Le passage des premières consignes est primordial. « Donner un petit calepin tenant dans une poche, pour la prise de notes, peut-être une petite astuce. » Elles conditionnent la bonne exécution des tâches à réaliser dans la mission. Durant cette première journée, les équipements de protection individuelle seront remis (Kit EPI : vêtement de travail, bottes-chaussures de sécurité, gants…). « Impliquer les employés dans le choix des EPI peut les inciter à les porter. » La communication est essentielle, c’est pourquoi il est conseillé de faire des points réguliers : à la fin de la première journée, au bout d’une semaine, à la fin de la période d’essai, tous les ans (entretien individuel).
La formation à la santé et à la sécurité est une obligation légale (lecture et signature du Duer, utilisation des machines, réalisation de tâches spécifiques), elle est à adapter par la suite aux besoins du salarié pour le faire monter en compétences (organisme extérieur, financement possible via le compte personnel de formation du salarié -CPF). « Il faut penser à faire vérifier l’aptitude médicale de vos collaborateurs, ne pas oublier la visite médicale à l’embauche, et demander l’aptitude au travail en hauteur et à la conduite des engins de levage s’il y a lieu », note Guillaume Crublet.
Anticiper l’organisation du travail de chacun
« L’organisation et la planification du travail sont des données clés pour la réussite de l’embauche, de l’intégration du salarié et de son efficacité dans son travail. C’est pourquoi, leur anticipation est de rigueur et ce, bien en amont de l’arrivée du salarié afin d’optimiser son emploi du temps au quotidien et de prévoir des activités alternatives en cas d’aléas », précise Guillaume Crublet. Les vaches ne prennent pas de vacances ni de congés, les salariés si. Il faut donc prendre en compte cette problématique et y réfléchir au préalable. L’animateur conseille de bien clarifier les tâches de chacun, de répartir les travaux pénibles, de désigner un référent qui accompagne le salarié et de définir des règles d’or (port de la ceinture, respect des limitations de vitesse…). Le travail en élevages est soumis à aléas, aussi, une adaptation plus fine s’effectue à la semaine ou à la quinzaine et l’ajustement au jour le jour. « Mais pour certains éleveurs, le métier d’employeur les oblige à mieux s’organiser ce qui s’avère plutôt bénéfique », souligne Pascal Bisson de la chambre d’agriculture des Deux-Sèvres. Dans tous les cas, l’organisation du temps de travail doit s’effectuer dans le cadre légal (durée légale du travail, congés…).
Lire aussi : Une main d’œuvre salariée bien intégrée à l’élevage