Aller au contenu principal

Pour l'Axema, l'arrêt du glyphosate nécessiterait 5 ans de transition minimum

Une étude d'Axema conclut qu'il faudrait au minimum 5 ans pour assurer la transition du désherbage chimique sous le rang vers la solution mécanique.

Cinq ans minimum seraient nécessaires pour assurer la transition vers le désherbage mécanique du rang, si le glyphosate venait à être interdit.
© Boisselet

Devant la pression sociétale, l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) et le Ministère de l'agriculture et de l'alimentation ont demandé à l'Axema, le syndicat français des industriels de l'agroéquipement, de réaliser une étude sur la capacité industrielle de la filière des agroéquipements à assurer, en remplacement du glyphosate, des modes de désherbage alternatifs mécaniques, en viticulture et en arboriculture. Cette étude conclut qu’une phase de transition de cinq ans minimum serait nécessaire, à compter d’une éventuelle décision de fin d’autorisation du glyphosate, pour permettre aux industriels et aux agriculteurs de s’organiser au niveau économique, technique et industriel. Aujourd'hui, 10 % des exploitations arboricoles et viticoles sont équipées d'interceps de désherbage mécanique. Actuellement proche de la saturation, la capacité de production des acteurs du marché pourrait selon cette étude augmenter de 10 % au bout de 6 mois, de 50 à 60 % au bout d'un an, et de 100 % au bout de deux ans. « Même en multipliant la production par 2 ou 3, il faudrait selon nos calculs au moins 5 ans à partir de la date de suppression éventuelle du glyphosate pour équiper l’ensemble des exploitations viticoles et arboricoles françaises, au nombre de 50 000 », confirme Frédéric Martin, président d’Axema.

Les industriels ont besoin de décisions claires pour avoir de la visibilité dans les commandes

Employant en moyenne 46 salariés, 69 entreprises européennes ont été identifiées comme fournisseurs de solutions interceps en France. Ces entreprises ont besoin de temps et de visibilité (stabilité des décisions notamment) pour engager un redimensionnement de leur outil de production et recruter du personnel compétent, le secteur des agroéquipements étant déjà en pénurie de main-d'oeuvre. 

Dans les circonstances actuelles, les entreprises devront nouer des partenariats industriels pour développer la production via une sous-traitance en France ou à l’étranger, ou s’adosser à un groupe industriel plus puissant, disposant des outils de production ou des moyens financiers pour réaliser leur ambition de transition. Une troisième voie consisterait en un regroupement des acteurs du marché par fusions-acquisitions.

Voir aussi : Le désherbage sans glyphosate, quelles alternatives ?

Axema insiste par ailleurs sur le fait qu'il faut aussi du temps aux utilisateurs finaux pour s'informer et se former sur les solutions adaptées à leurs sols et à leurs pratiques. Axema soulève également une inquiétude quant à la capacité d'investissement des viticulteurs et arboriculteurs en ces matériels, dont les prix varient entre 2 000 et 10 000 euros.

Ce changement de pratique du chimique vers le mécanique s'avère également engageant du point de vue financier et ressources humaines, puisque le volume d'heures de désherbage évolue fortement à la hausse : davantage d'usure de tracteur et de pièces de travail du sol, davantage de consommation de carburant, et davantage de main-d'oeuvre. 

Enfin, l'Axema préconise la création d'un label d'efficacité "Performance technique" pour guider l'utilisateur final dans le choix d'une solution.  

 

Les plus lus

<em class="placeholder">Parcelle de vigne avec arbres à la Colline des Louves</em>
Ces vignerons qui ne traitent pas leurs vignes
Des viticulteurs indiquent ne pas traiter leurs vignes, ni avec des produits phytosanitaires conventionnels, ni avec du cuivre ou…
<em class="placeholder">Vigne plantée selon les courbes de niveau. Les Keylines, ou lignés clés, sont des sillons de 60 à 90 cm de profondeur créés en fissurant le sol perpendiculairement à ...</em>
Entretien du sol de la vigne : les réponses à vos questions

L’entretien du sol est un sujet complexe, qui suscite de nombreux questionnements. Voici les réponses des experts aux…

<em class="placeholder">Viticulture. Traitement dans les vignes. Pulvérisateur Berthoud. rampe AB-Most protection du vignoble. Utilisation de produits phytosanitaires. application de pesticides. ...</em>
Le mildiou de la vigne a contourné les gènes de résistance

La nouvelle est tombée comme un couperet. Les virulentes attaques de mildiou observées sur variétés résistantes cet été dans…

PFAS dans les vins : ce qu’il faut savoir

Depuis ce mercredi 23 avril, l’étude de PAN Europe sur la présence de polluants éternels dans les vins européens tourne en…

<em class="placeholder">Jean-François Doucet, directeur Général d’Amoéba (à droite) et  Jean-Luc Souche, en charge du développement du biocontrôle chez Amoéba, annoncent l’obtention ...</em>
Produits phytos : un antimildiou et un insecticide de plus pour la vigne

Deux nouveaux phytos débarquent pour la campagne viticole en cours : un produit de biocontrôle contre le mildiou, Axpéra…

<em class="placeholder">fissurateur ecodyn sur le sival 2024</em>
« Les interceps mécaniques ont le même débit de chantier que les hydrauliques »

Adel Bakache, conseiller machinisme à la chambre d’agriculture de la Gironde, répond à quatre questions que vous vous posez…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Vigne
Consultez les revues Réussir Vigne au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters des filières viticole et vinicole