Aller au contenu principal

Savoir reconnaître le stress du porc en élevage

Le stress est une notion très répandue et pourtant difficile à définir. Différentes situations peuvent s’avérer stressantes pour les porcs qui expriment alors des comportements spécifiques

Savoir reconnaître le stress du porc en élevage
© Chêne Vert

Lors des différentes étapes de sa vie, le porc peut être soumis à de nombreuses situations pouvant générer des réactions de stress. Ces réactions peuvent être liées à des conditions d’élevage suboptimales (espace réduit, compétition alimentaire à l’auge, variations de température…), ou à des étapes de la conduite d’élevage (mise en groupe, le transport, l’abattage). 

Il est donc évident et nécessaire de respecter les conditions de bientraitance, c’est-à-dire l’accès à l’alimentation, à l’abreuvement en permanence, et de fournir aux animaux un environnement adapté, propre, lumineux et bien ventilé. 

Mais même en respectant ces obligations de moyens, le porc est encore soumis à de nombreux stress inhérents à certains stades physiologiques comme la mise bas, ou certains stades de conduite d’élevage comme la mise en groupe, le sevrage, le déplacement des animaux, le transport, l’abattage… Ce stress est donc soit provoqué par la relation de l’animal avec son environnement, soit de l’animal avec l’Homme, soit par les animaux entre eux. Mais en quoi le stress impacte-t-il les animaux ? Et comment limiter le stress en élevage ?

Une réaction à une agression brusque

À l’origine, le stress était utilisé pour décrire en physique la pression exercée sur certains matériaux. Nous pouvons tout à fait faire le parallèle avec l’effet de certains aspects de l’environnement sur la physiologie des êtres vivants. Le stress se définit comme « tout état réactionnel de l’organisme soumis à une agression brusque » (définition du Larousse). C’est la phase d’alarme qui mobilise l’ensemble des capacités d’adaptation de l’organisme, ce qui a donné naissance au concept de stress énoncé par Selly (1973) à savoir « la réponse non spécifique de l’organisme à toute demande qui lui est faite ».

Trois principales sources de stress

Les facteurs de stress chez le porc peuvent être liés :

- À la relation de l’animal à l’Homme. Un porc a beaucoup de mémoire, Paul Hemswoth nous a appris (1987) que 20 % des contacts négatifs avec des porcs donnaient d’aussi mauvaises réponses comportementales que 100 % de contacts négatifs. Autrement dit, dans un élevage où travaillent cinq personnes, un défaut de savoir-faire d’une seule personne peut pénaliser le travail de toute l’équipe. ! Il est donc important de construire une relation de confiance avec son troupeau (voir article Réussir Porc n° 292 d’octobre 2021, les réflexes bien-être par Chêne vert) ;

- À la relation avec son environnement. Il est donc important de respecter les conditions de bientraitance des animaux : alimentation (surface à l’auge), abreuvement (eau à disposition en permanence pour tous les porcs) et logement (respect des chargements, ventilation, lumière, hygiène…) ;

- À la relation des animaux entre eux. Le porc est une espèce sociale et grégaire qui établit des relations avec les animaux de son entourage. Ces relations sont de nature hiérarchique avec des liens de dominants et de subordonnés. Il est donc évident que, lors d’une mise en groupe, des conflits entre congénères ont lieu pour établir la hiérarchie au sein du groupe. Nous verrons comment bien gérer ce stress lors du prochain rendez-vous « Les réflexes bien-être de Chêne vert » du prochain numéro de Réussir Porc.

Un impact prouvé sur les performances

Le stress a de nombreuses conséquences sur la physiologie de l’animal. Il altère ainsi les fonctions de base de l’organisme.

 

 
Savoir reconnaître le stress du porc en élevage

 

Effet sur la croissance : le métabolisme et donc la consommation d’énergie sont augmentés pour une même prise de poids. De plus, le stress limite l’ingéré alimentaire. Il a donc pour conséquence de réduire la croissance.
Effet sur le système immunitaire : Des glucocorticoïdes sont libérés dans le sang. Associés à d’autres molécules, ils vont directement impacter les réponses immunitaires de l’animal : celui-ci sera beaucoup plus sensible aux maladies.
Effet sur la reproduction : les hormones impliquées dans le cycle de reproduction sont perturbées, ce qui diminue la fertilité.

Les plus lus

<em class="placeholder">Steven Le Hir et son épouse Servane dans la nouvelle maternité de l’élevage repris en 2023 : « L’élevage de 341 truies est désormais entièrement autonome en places ...</em>
« J’ai restructuré mes deux sites porcins pour gagner en performances techniques »

Éleveur de porcs dans le Finistère, Steven Le Hir a repris un élevage naisseur-engraisseur partiel et transformé son premier…

<em class="placeholder">Stéphane Monfort, SCEA Porc Lanvaux (à gauche) et Loïc Havez, Danbred, adaptent l&#039;alimentation des cochettes pour augmenter la longévité des truies.</em>
« Je restreins la croissance de mes cochettes Danbred pour assurer une bonne longévité »

À la SCEA Porc Lanvaux, la croissance des cochettes Danbred est bridée pour ne pas dépasser un poids vif de 160 kilos à la…

<em class="placeholder">Laurent Guglielmi, éleveur de porc et dirigeant des Cochonnailles du Haut-Bois à Bazoche-Gouet (Eure-et-Loir).</em>
« L’immunocastration des porcs valorise les pièces de découpe »

Pour Laurent Guglielmi, éleveur et charcutier, le taux élevé de maigre des porcs mâles immunocastrés permet une meilleure…

<em class="placeholder">Romain Robert, EARL de la Barre : « le BRS nous fait gagner 25 hectares de plan d’épandage. »</em>
« Mon élevage de porcs est autonome avec 148 hectares de foncier»

Romain Robert s'est installé sur l'exploitation familiale porcine en reprenant un site d'élevage adossé à 80 hectares de SAU…

<em class="placeholder">Sébastien Méheust : « L’exportation de la fraction solide d’une partie des déjections des porcs charcutiers réduit le plan d’épandage de 31 hectares. »</em>
« Le raclage en V réduit ma surface d’épandage de mon élevage de porcs »

La création de 1 140 places d’engraissement sur raclage en V a permis à Sébastien Méheust de réduire de réduire la…

<em class="placeholder">Camille Gérard, Chambre d&#039;agriculture de Bretagne</em>
"Les derniers-nés des grandes portées de porcelets sont les plus fragiles"

Une étude démontre la vulnérabilité des derniers porcelets nés issus de portées hyperprolifiques.

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)