Mélanger des portées en maternité profite aux porcelets
La socialisation des porcelets dès la maternité a des effets très positifs sur leur comportement et leurs performances en post-sevrage.
La socialisation des porcelets dès la maternité a des effets très positifs sur leur comportement et leurs performances en post-sevrage.
Mélanger plusieurs portées dès la maternité en enlevant les cloisons entre les cases améliore les performances des porcelets en post-sevrage. C’est ce que démontre une étude réalisée par des chercheurs belges. Selon le centre de recherche de Bocholt, les porcelets de deux à trois portées mélangées en maternité ont pris 33 % de poids en plus pendant la première semaine après le sevrage, par rapport aux porcelets élevés classiquement sans mélange en maternité (370 g/j de GMQ contre 270 g/j, écart très significatif). Les chercheurs expliquent cette performance par deux aspects. D’une part, ils soulignent que les porcelets logés en groupe en maternité ont eu tendance à montrer plus d’appétit. Ils étaient plus nombreux à consommer précocement de l’aliment dès le lendemain du sevrage. D’autre part, ils ont observé une amélioration très nette de leur comportement social. Les porcelets logés en groupe en maternité ont présenté nettement moins de lésions cutanées le jour qui a suivi le sevrage, ce qui implique logiquement moins de stress et de meilleures performances.
Peu de truies agressives
Le regroupement de portées n’a pas eu non plus d’effets négatifs sur les performances des animaux en maternité, selon un autre essai réalisé au centre de recherches agronomiques de Gembloux, en Wallonie. Le gain de poids et l’homogénéité des porcelets au sevrage n’ont pas été différents entre les deux modes de contention, de même que leur mortalité. Il en est de même pour la perte de poids et la variation d’épaisseur de lard dorsal des truies, qui ont généralement bien accepté les porcelets étrangers lors des allaitements croisés. Une seule truie sur 12 s’est montrée agressive (coups de tête, grognements, tentatives de morsures). Toutes les truies ont allaité au moins une fois des porcelets issus d’autres portées. Les chercheurs ont dénombré 15 % de porcelets « étrangers » en moyenne à chaque tétée. Enfin, 79 % des tétées étaient synchronisées dans chaque groupe, ce qui a permis de limiter les bagarres aux mamelles et d’avoir des allaitements de qualité. Dans cet essai, les cloisons ont été retirées le lundi de la deuxième semaine de lactation. Seuls les porcelets avaient la possibilité de circuler d’une loge à l’autre. Les truies sont restées isolées dans leur loge.
Ces deux essais ouvrent donc des perspectives nouvelles pour améliorer les performances des porcelets en post-sevrage, notamment dans le cadre de la démédication. On sait en effet que les facteurs de stress sont les principales causes d’apparition des pathologies au sevrage. Une augmentation de la consommation durant la semaine qui suit le sevrage permet d’éviter la succession des deux périodes d’anorexie et de boulimie, qui provoquent souvent l’apparition de diarrhées. L’absence de lésions cutanées est également un facteur de risque en moins à l’introduction de germes pathogènes dans l’organisme.