Les États-Unis leaders des coûts de production
Les éleveurs de porcs américains bénéficient toujours d’un coût alimentaire très bas qui les rend compétitifs vis-à-vis des autres producteurs mondiaux.
Les éleveurs de porcs américains bénéficient toujours d’un coût alimentaire très bas qui les rend compétitifs vis-à-vis des autres producteurs mondiaux.
Avec un coût de production de 0,96 euro par kilo (€/kg) de carcasse en 2017, les États-Unis sont les premiers du classement de l’étude des coûts de production publié par le réseau Interpig (1). Ils sont suivis de près par la région Centre-Ouest du Brésil (Mato Grosso, Goïas) dont le coût de production atteint 1,03 €/kg de carcasse. Le principal avantage de ces deux pays réside dans leur faible coût alimentaire, compris entre 0,64 et 0,65 €/kg de carcasse. Aux États-Unis, le prix moyen des aliments se situait à 166 euros la tonne en 2017 ! Le Danemark arrive en troisième position, boosté par la productivité de ses truies, 32,9 porcelets sevrés par truie et par an. Il arrive en tête du peloton constitué des pays européens. La France n’arrive qu’en sixième position, avec un coût de revient du porc de 1,38 €/kg de carcasse et un coût alimentaire de 0,81 €/kg. Les Pays-Bas et l’Allemagne ferment la marche des principaux pays européens producteurs, avec des coûts de production nettement en retrait (1,52 à 1,53 €/kg de carcasse).
La France seulement sixième du classement
L’Ifip a analysé les autres principaux critères qui agissent sur le coût de production en dehors de l’aliment. Les États-Unis et le Brésil disposent d’une main-d’œuvre particulièrement bon marché (respectivement 9,9 et 3,30 €/h). Cependant, ce poste de dépense n’est pas déterminant en Europe, puisque le Danemark a un coût du travail supérieur à la France (22,90 €/h contre 19,70 €/h). Le coût des bâtiments est également en faveur des pays américains, ainsi que de l’Espagne en Europe. Dans ce pays, il est deux fois moins élevé qu’en France (3 677 €/truie contre 7 535 €/truie). L’analyse de la productivité des truies démontre clairement une progression de la France moins importante que celle de ses concurrents. Avec 27,9 porcelets sevrés par truie et par an, la moyenne française de 2017 se situe à des niveaux similaires à celles des États du sud du Brésil (27,4) et de l’Espagne (27,2). La France s’est surtout décrochée des leaders que sont le Danemark (32,9 porcelets sevrés par truie et par an), les Pays-Bas (30,3) et l’Allemagne (29,8). L’Ifip souligne aussi que si l’indice de consommation global s’est amélioré en France, reculant de 3,6 % entre 2009 et 2017, c’est moins que chez nos concurrents européens : -3,9 % en Allemagne, -4,1 % au Danemark, -4,8 % aux Pays-Bas et surtout -10,7 % en Espagne.
(1) Interpig regroupe des économistes mondiaux spécialisés en production porcine (dont ceux de l’Ifip) afin de comparer le niveau de compétitivité entre les principaux pays producteurs de porcs.