Aller au contenu principal

Les éleveurs de porcs s’approprient la réglementation biosécurité

Depuis 2018, date d’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation biosécurité, les éleveurs ont principalement travaillé sur l’installation des clôtures, du sas sanitaire et les panneaux de signalisation.

Les éleveurs mettent l'accent sur la signalisation, les clôtures et les sas sanitaires pour agir sur la biosécurité.
Les éleveurs mettent l'accent sur la signalisation, les clôtures et les sas sanitaires pour agir sur la biosécurité.
© D. Poilvet

Selon une enquête réalisée en 2022 par les Chambres d’agriculture de Bretagne dans 51 élevages porcins bretons, le sas sanitaire, les clôtures et les panneaux de signalisation sont les trois principales infrastructures à avoir été mises en place suite à la réglementation sur la biosécurité parue en 2018.

Vingt-cinq élevages sur 51 disent avoir installé un sas sanitaire à l’entrée de l’élevage, les autres en avaient déjà. Vingt-huit élevages ont installé des clôtures autour de leur élevage, deux étaient encore en travaux et deux ont mis des clôtures ou grillage entre leurs bâtiments, afin de fermer hermétiquement la zone d’élevage et empêcher des intrusions de faune sauvage. Enfin 28 élevages ont mis des panneaux de signalisation aux endroits délimitant les zones de l’élevage, pour guider les intervenants extérieurs (livraisons, parking visiteur, parking et chemins de livraison, équarrissage…). Les autres infrastructures ayant été mises en place sont le plan de biosécurité avec les différents zonages de l’élevage, le registre d’élevage, des portails aux différentes issues des élevages, les changements de tenues, des couloirs de transferts des animaux sécurisés (hauteur des murs de minimum 1,30 m), et la bétonisation de l’aire d’équarrissage. Dans une moindre mesure, les réalisations concernent de nouvelles douches, l’instauration de changements de bottes à l’intérieur de l’élevage, le lavage du quai après chaque départ d’animaux, et l’acquisition de cloche pour couvrir les gros cadavres.

Les éleveurs majoritairement favorables à la biosécurité

Une majorité (38 éleveurs enquêtés) explique percevoir positivement les normes de biosécurité. Ils sont convaincus de leur importance pour les élevages et la filière porcine. Quatre élevages ont même évoqué leur souhait d’aller encore plus loin. Seulement huit d’entre eux expliquent qu’ils perçoivent la réglementation comme une contrainte. Mais ils sont également persuadés de son utilité. Les éleveurs sont notamment motivés par l’amélioration du niveau sanitaire de leur élevage. Ils la jugent plus assurée et maîtrisée grâce à la biosécurité (« intéressant et nécessaire », « c’était à faire », « c’est un plus pour le sanitaire », « il y a un intérêt, qui peut être difficile à mesurer aujourd’hui »). L’autre avantage qu’ils perçoivent est l’amélioration de la sécurité de leur élevage. Ils maîtrisent mieux les flux de personnes et apprécient que les délimitations des élevages soient claires et respectées. De plus, cela permet de convaincre les salariés de changer certaines habitudes et pratiques et fait avancer la réflexion sur le fonctionnement de son élevage et sur ce qui est améliorable. La notion de sécurité par rapport à la fièvre porcine africaine revient aussi régulièrement comme motivation principale. Les difficultés rencontrées cependant sont le caractère imposé de ces mesures, même s’ils admettent être contents du résultat. « Quand c’est imposé, ce n’est pas bien perçu. Mais au final je ne regrette pas, au contraire, » souligne l’un d’eux. Ils évoquent tout de même la difficulté d’appliquer la théorie au terrain, surtout pour des structures d’élevages dont les bâtiments éloignés géographiquement. « Il aurait fallu anticiper, les anciens élevages ne sont pas pensés pour ça. » Le coût des investissements est également déploré, même pour les plus motivés. Pour ceux qui ont fait les investissements récemment, 14 ont fait une demande d’aide PCAEA du dispositif 411b PACTE biosécurité et bien-être animal et ont pu percevoir l’aide. Les autres expliquent avoir fait les investissements avant l’existence des aides, ou avoir des investissements inférieurs au minimum requis.

Repères

Ces données ont été obtenues dans le cadre d’une étude sur les dépenses de santé faite en 2022 dans 51 élevages bretons. Les données sur les travaux et mises aux normes biosécurité réalisées suite à la réglementation de 2018 ont été recensées, ainsi que les avis des éleveurs sur la question.

À retenir

Les principaux points de la réglementation biosécurité :

Avoir un plan de biosécurité à jour (liste des intervenants extérieurs, référent biosécurité, date de formation, plan avec les trois zones de l’élevage).
Définition de l’élevage en trois zones : publique, professionnelle et d’élevage.
Clôtures pour les élevages plein air et obligation de moyens pour empêcher toute intrusion d’animaux sauvages ou de personne non habilitées sur la zone d’élevage pour les élevages en bâtiments.
Signalétique pour guider les intervenants extérieurs dans l’élevage.

Les plus lus

<em class="placeholder">Benoît Julhes, Gaec du Puech Laborie :  «L&#039;atelier porc a apporté de la capacité d’autofinancement nécessaire à l’adaptation de l’atelier lait.»</em>
« Mon atelier porc dégage un excédent brut d'exploitation supérieur à mes ateliers bovins »

Benoît Julhes exploite dans le Cantal un atelier porcin de 100 truies naisseur-engraisseur, ainsi que deux troupeaux de vaches…

<em class="placeholder">Une partie du bureau d&#039;Airfaf :  de gauche à droite : Samuel Morand, Laurent Ferchal (trésorier), Jean-Lou Le Gall (ancien président), Stéphane Demeuré (actuel ...</em>
Alimentation des porcs : « Nous améliorons nos performances grâce à notre fabrique d'aliment à la ferme»

À l’occasion d’une journée organisée par Airfaf Bretagne, Sabine et Stéphane Demeuré ont présenté trois axes de travail sur l’…

<em class="placeholder">Franck Piederrière : « Le confort de travail et l’ergonomie lors des interventions (nombreuses pesées) ont été pris en compte dans le choix de la case maternité ...</em>
Un site de sélection porcin avec 100 % de cases mise bas liberté

Franck Piederrière a transformé son élevage naisseur-engraisseur en un site de sélection de lignée Large-White du schéma…

<em class="placeholder">amélioration des résultats des éleveurs en 2023</em>
International : les coûts de production des élevages de porcs encore élevés en 2023
En 2023, les coûts de production des élevages de porcs ont été encore très hauts comparativement aux années antérieures dans…
<em class="placeholder">L’enrichissement social et physique des porcelets est intéressant en maternité et en post-sevrage</em>
L’enrichissement social et physique des porcelets est intéressant en maternité et en post-sevrage

Des chercheurs canadiens ont mis en évidence les effets bénéfiques après sevrage d’une socialisation précoce des porcelets en…

<em class="placeholder">Des changements importants de l’exercice ont été la fermeture de l’abattoir de Celles-sur-Belle et la création d’une maternité collective.</em>
Groupement de porcs Porcineo : garder de la production et de la compétitivité

La production de porcs charcutiers de Porcineo a baissé en 2024. Des actions sont engagées pour préserver la production et la…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)