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« Les batailles de couleurs de maillots sont futiles »

Philippe Bizien, président du CRP Bretagne.  « Le collectif, c’est s’accorder sur des enjeux, des objectifs, des moyens et bien évidemment, se définir des règles et les faire respecter. »
Philippe Bizien, président du CRP Bretagne. « Le collectif, c’est s’accorder sur des enjeux, des objectifs, des moyens et bien évidemment, se définir des règles et les faire respecter. »
© D. Poilvet

À l’assemblée générale du Comité régional porcin (CRP) de Bretagne qui s’est tenue à Plérin le 30 juin dernier, un seul mot d’ordre a prédominé : le collectif. Pour Philippe Bizien, son président, l’aboutissement du plan d’urgence pour les éleveurs de porcs est la preuve de son intérêt. « Quand il faut produire des argumentaires sourcés, se battre pour convaincre les décideurs politiques, les batailles de couleurs de maillots de coopératives sont futiles. »

D’autres chantiers se profilent. Face à l’augmentation des coûts de production, il préconise la mise en place d’un « plan ambitieux de mise en avant des produits du porc au niveau interprofessionnel, avec des engagements concrets de la distribution en matière de mise en avant ».

Reprendre la main sur les cahiers des charges

Même mot d’ordre au niveau des organisations de producteurs (OP). « Elles ont toutes vocation à s’impliquer dans la détermination du prix de base de façon équitable, en proportion de leur poids sur le marché. » Au-delà de ce prix de base, Philippe Bizien appelle les OP à « définir un cahier des charges assorti de mentions valorisantes et s’appuyant sur des pratiques d’élevage, en démarche de progrès. Une partie des consommateurs est preneur d’informations positives sur ces pratiques. » L’objectif étant de ne pas se laisser « déposséder par la distribution qui peut les valoriser ». Le CRP Bretagne appelle aussi au lancement d’un grand chantier visant à promouvoir les installations de jeunes en production porcine « sur des modèles solides et des marchés durablement rémunérateurs ». Une étude « sur une période de 15 à 20 ans » pourrait être confiée à la Chambre régionale d’agriculture ou à un centre de gestion et être financée par le conseil régional. « Elle doit permettre d’analyser les conditions d’installation, les niveaux de revenus dégagés, la durabilité, des facteurs clé de réussite et d’échec, et ceci de façon comparative selon les systèmes de production : circuits courts, circuits longs, productions conventionnelles, alternatives et bio. »

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