Aller au contenu principal

Conduite d'élevage
La Cavac gère les truies selon les épaisseurs de lard dorsal

Le groupement Cavac en Vendée incite ses adhérents à utiliser les épaisseurs de lard dorsal pour gérer leur troupeau de truies. Témoignage de deux éleveurs qui obtiennent des performances techniques de haut niveau grâce à l’utilisation du Renco.

Yoann Germain, responsable génétique groupement porc Cavac
Yoann Germain, responsable génétique groupement porc Cavac
© dp
Yannick Picard est à la tête d’un élevage de 130 truies Youli en multiplication Youna. Pour mieux gérer l’état d’engraissement de ses reproducteurs et optimiser le plan d’alimentation et la conduite d’élevage, il a investi, comme d’autres éleveurs du groupement Cavac, dans un appareil à ultrason Renco qui permet de mesurer les épaisseurs de lard dorsal. Toutes les trois semaines, il effectue les mesures sur toutes les truies de quatre bandes, sur les sept que compte son élevage. Ces mesures, réalisées aux quatre stades physiologiques clés (sevrage, contrôle échographie, milieu de gestation et entrée en maternité), lui permettent avec son technicien d’analyser la dynamique d’évolution de l’état d’engraissement de chacune des truies au cours du cycle. « Pour des truies Youli, les objectifs sont de 20 mm à la mise bas, et 17 mm au sevrage », explique Yoann Germain, responsable génétique au groupement porc Cavac. Le technicien analyse également les écarts-type des mesures de chaque bande qui traduit son homogénéité. « Un écart-type supérieur à trois signifie que l’état d’engraissement des truies est hétérogène. » À l’EARL des Frênes, les moyennes sont légèrement supérieures aux objectifs : 19 mm au sevrage, et 22,8 mm à la mise bas. Mais les écarts type sont trop élevés : entre 5 et 6 à tous les stades physiologiques. « J’alimente les truies manuellement, et les rations individuelles sont difficiles à ajuster », justifie Yannick Picard. La prochaine mise aux normes bien être sera l’occasion pour lui d’investir dans des doseurs qui permettront une distribution plus précise. La mesure des ELD en maternité est également pour lui le moyen de mieux gérer le sevrage. La sélection des truies Youli sur leurs qualités maternelles a permis de diminuer fortement le taux de pertes sous la mère. À l’EARL des Frênes, il est fréquent d’avoir des portées de 13 ou 14 porcelets jusqu’au sevrage. « Les Youli sont capables de nourrir leurs porcelets pendant 28 jours de lactation. Mais celles qui ont un état d’engraissement insuffisant risquent de s’épuiser. La mesure de l’ELD avec le Renco me permet de repérer les truies les plus maigres, que je vais sevrer à 21 jours pour qu’elles disposent d’une semaine de récupération supplémentaire avant l’IA ». Ce sevrage précoce concerne généralement trois truies sur une bande de 16. Avant d’utiliser l’appareil à ultrason pour repérer ces truies, Yannick Picard ne sevrait que ses cochettes à 21 jours, dans l’idée de les préserver d’un amaigrissement excessif et de ne pas entamer leur potentiel de prolificité. Mais l’effet escompté était inverse. Elles étaient trop grasses à la mise à la reproduction, et leurs performances s’en ressentaient. À l’inverse, certaines multipares trop amaigries après 28 jours de lactation avaient du mal à refaire leurs réserves corporelles. Depuis la mise en place des mesures d’épaisseur de lard dorsal il y a trois ans, la prolificité des truies a largement dépassé la barre des 12 porcelets sevrés par portée, avec des bandes à plus de 13 sevrés. Le taux de pertes des truies est passé de 10 % en 2006 à 4,4 % en 2011. La quantité d’aliment consommée n’est que de 1 108 kg par truie et par an. Un niveau de consommation exceptionnellement bas au regard de leur prolificité et du sevrage à 28 jours. « Par rapport à une évaluation à l’œil, la mesure de l’épaisseur de lard dorsal a radi- calement changé ma perception de l’état d’engraissement des truies, et a largement contribué à l’amélioration des performances techniques », conclut Yannick Picard.

« Accompagner le progrès génétique et alimentaire »

« La capacité des truies Youna et Youli à sevrer des porcelet a considérable-ment progressé ces dernières années. En parallèle, les aliments de lactation ont évolué pour faire face aux besoins nutritionnels accrus de ces truies. Pour les éleveurs, il est donc impératif de gérer précisément l’état d’engraissement de leurs truies afin d’optimiser le potentiel génétique + aliment. Au groupement porc Cavac, nous préconisons à nos éleveurs d’investir dans le Renco, un appareil de mesure à ultrason simple et rapide d’utilisation. De plus, il est peu onéreux (675 euros). Le principal objectif de ces mesures est d’éviter d’avoir des animaux trop gras à la mise bas. Un état d’engraissement excessif pénalise leur productivité. C’est particulièrement vrai pour les primipares. De plus, il est plus facile de gérer un troupeau maigre, moins sensible aux problèmes d’aplombs et plus dynamique. Nous mettons aussi l’accent sur l’homogénéité des lots aux différents stades de gestation, et aux écarts d’épaisseur de lard qui ne doivent pas dépasser 3 mm sur un cycle ».

Les plus lus

Attention : mention "archives" obligatoire. Transport des porcs / Porcins en bétaillère / Déchargement des porcs pour l'abattoir / animaux dans un camion
Les abattoirs bretons en catégorie poids lourd
L’aval de la filière porcine bretonne est à l’image de son amont : dense et dominant en France. La région recense ainsi les…
bâtiment porc naisseur-engraisseur vue extérieure
Des exploitations porcines plus grandes et plus spécialisées en Bretagne
Avec une baisse de 30 % du nombre d’élevages de porcs en dix ans, la production bretonne s’est concentrée avec des élevages…
Bertrand Houzé et son fils, Pierre-Louis. «Le choix d’investir dans des cases liberté est devenu une évidence depuis trois-quatre ans.»
« Nous gagnons plus d’une heure par jour avec notre nouvelle maternité pour truies en liberté »

Magalie et Bertrand Houzé ont investi dans deux salles de maternité de 30 places chacune. Avec des cases permettant de libérer…

Les huit structures de commercialisation de porcs en Bretagne
Les groupements de producteurs, pivots de la production porcine bretonne
En Bretagne, la commercialisation des porcs charcutiers par les groupements de producteurs est la règle. Les huit organisations…
Béatrice Eon de Chezelles, experte des filières animales au Crédit agricole. «Certaines coopératives entrent au capital en haut de bilan lors d’une installation en ...
Installation en porc : le portage de capital en débat

En marge de l’assemblée générale du Comité région porcin de Bretagne, un débat sur le portage de capital dans le cadre d’une…

Philippe Bizien, président de l'Inaporc. «Nous avons voulu donner une trajectoire sur plusieurs années à l’ensemble de la filière porcine française.»
L’interprofession Inaporc trace la route du porc français pour les dix prochaines années
L’interprofession porcine a présenté sa démarche de responsabilité sociétale déclinée en cinq points lors de son assemblée…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)