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Des usages d’antibiotiques en baisse… mais pas toujours

Le plan Ecoantibio est un succès : la baisse de l’exposition des porcs aux antibiotiques est de 41 % sur la période 2011-2016 pour un objectif initial de -25 %. Mais cette évolution n’a pas été semblable dans tous les élevages.

Entre 2010 et 2016, la très large majorité des élevages de l’étude réalisée par l'Ifip a baissé ses usages d’antibiotiques.
© D. Poilvet

L’Ifip a analysé les évolutions d’usage dans un réseau constant de 23 élevages naisseurs engraisseurs de l’Ouest de la France entre 2010, 2013 et 2016 pour comprendre la variabilité qui existe derrière la moyenne nationale des usages d’antibiotiques, en basse de 41 % en cinq ans. Entre 2010 et 2016, la très large majorité des élevages de l’étude (87 %) a baissé ses usages d’antibiotiques (figure 1). Le nombre de traitements par animal y a été réduit de 60 % en moyenne, ce qui est considérable. Seuls trois élevages ont vu leur consommation d’antibiotiques augmenter sur cette période.

Au total, seuls huit élevages sur 23 (35 %) ont eu le même type d’évolution (baisse, stabilité ou hausse) sur les périodes 2010-2013 et 2013-2016. Les autres ont connu des évolutions contrastées, à la hausse comme à la baisse. Cette variabilité – inter et intra-élevage en matière d’évolution des usages d’antibiotiques – s’explique par des différences de maîtrise sanitaire entre élevages et entre périodes d’observation au sein d’un même élevage. Cela s’explique aussi par le niveau d’usage d’antibiotiques atteint à la fin de la période précédente : plus il est bas, plus les futures marges de réduction sont réduites. Dans ce cas, les évolutions les plus probables sur les périodes suivantes sont, au mieux, une stagnation et au pire, une hausse des usages en cas de problèmes infectieux à traiter.

Mettre en place des méthodes de suivi en élevage

Cet échantillon d’élevages étant très restreint et non représentatif de la production porcine française, le but n’est évidemment pas de généraliser les résultats à l’ensemble des élevages français mais de décrire et d’analyser les particularités des trajectoires individuelles entre les deux périodes d’étude. Cependant, cette étude souligne bien que les évolutions d’usage d’antibiotiques ne sont pas semblables entre élevages et dans le temps. Il est donc important de mettre en place des méthodes de suivi à l’échelle des élevages pour suivre et comprendre les trajectoires individuelles et pour les comparer aux trajectoires collectives. Par exemple, la nouvelle démarche Gvet (gestion des traitements vétérinaires en élevage) permet désormais à tout éleveur d’autoévaluer ses usages d’antibiotiques et, plus globalement, ses usages de médicaments au sens large (vaccins, vermifuges…). Ce type de démarche apporte des enseignements complémentaires par rapport aux bilans plus globaux et collectifs, type Ecoantibio, fondés sur le suivi national des ventes d’antibiotiques par l’Anses.

Avec Audrey Chiffre (Ifip), Catherine Belloc et Mily Le Blanc-Maridor (Oniris)Financement de l’étude : plan Ecoantibio

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