Des mesures de prévention et des aménagements peuvent prévenir les risques de déversement de lisier des élevages de porcs
Les risques de pollutions accidentelles liées à un écoulement de lisier peuvent être réduits par des mesures de prévention et des aménagements simples à mettre en place.
Les risques de pollutions accidentelles liées à un écoulement de lisier peuvent être réduits par des mesures de prévention et des aménagements simples à mettre en place.
L’expérience montre qu’une pollution accidentelle sur un élevage survient le plus souvent lors d’un transfert de lisier. De manière simplifiée, le scénario type d’un accident commence par un débordement dû à une erreur humaine ou à une défaillance de matériel : un opérateur qui oublie de vérifier le niveau de la fosse de réception, une pompe qui ne s’arrête pas à temps car la poire de niveau ne fonctionne plus… Puis le lisier rejoint un cours d’eau s’il n’est pas stoppé par une barrière physique. Souvent le lisier va s’écouler dans un regard d’eaux pluviales ou de drainage des fosses de stockage, et rejoindre ainsi directement le fossé ou le cours d’eau. Pour limiter les risques de pollutions, il faut donc se prémunir à la fois contre le risque de débordement et contre le risque que le lisier rejoigne un cours d’eau en cas d’incident.
Sécuriser les transferts
Pour éviter un débordement, la première sécurité est d’être vigilant et d’adopter quelques gestes simples et de bon sens, par l’éleveur et par l’ensemble des opérateurs sur l’élevage. Il faut être particulièrement attentifs aux lâchers de préfosses, en vérifiant systématiquement, avant et après le transfert, le niveau de la fosse de réception. Il est important de définir clairement la procédure au sein de l’élevage : qui fait quoi lors des opérations de transfert, quelles vérifications préliminaires, etc. L’affichage des consignes de transferts dans l’élevage pour l’ensemble des opérateurs est une bonne pratique à recommander. Ensuite, certaines techniques relativement simples peuvent être mises en place pour sécuriser les transferts :
- des sondes ou poires de niveau haut, ou un système de temporisation de la pompe pour les transferts par pompe vers une fosse sur le site ;
- en cas de transferts par pompe vers une fosse distante, un système de temporisation de la pompe ou un pressostat.
Prévenir les risques d’écoulement vers le milieu
Un débordement de lisier peut potentiellement survenir dans tous les élevages. Pour éviter qu’il ne rejoigne le milieu naturel, il est nécessaire d’analyser son site d’élevage, en se posant la question « si cela déborde, où va le lisier ? ». Un des risques principaux est l’écoulement dans les regards d’eaux pluviales en pied de bâtiment ou de drainage des fosses. Or, il est possible le plus souvent de les protéger en les relevant. Parfois, le risque peut aussi venir de zones peu fréquentées, comme les évents en début de réseau : il faut maintenir un accès dégagé de ces zones pour y accéder en cas de problème. Cela suppose donc de bien connaître son élevage et de disposer d’un plan des réseaux à jour, qui localise précisément les canalisations, les regards, les avaloirs d’eaux pluviales, l’exutoire des réseaux, etc. Dans certains élevages, lorsque c’est possible, la création de talus de rétention protégeant le fossé où le cours d’eau en contrebas constituera une sécurité supplémentaire. Cette vigilance et ces préconisations doivent permettre de rester serein et de se prémunir d’une crise sur son élevage qui pourrait avoir des conséquences humaines fortes : stress important lié à la pression médiatique, au regard du voisinage et de l’administration, aux risques juridiques et financiers importants.