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De l’eau pour le bien-être du porc

Couvrir les besoins physiologiques de l’animal est la première fonction de l’eau apportée au porc. Mais elle satisfait aussi les besoins comportementaux de l’animal, ce qui est essentiel pour garantir son bien-être.

En plein air, la recherche d'un endroit humide pour se coucher lorsqu'il fait chaud s'explique par un comportement de thermorégulation.
© Chambres d'agriculture de Bretagne

La définition classiquement admise du bien-être animal repose sur cinq libertés, dont la première est de ne pas souffrir de faim ni de soif. La réglementation sur les normes de protection des porcs en élevage a pris en compte cette définition en exigeant que : « tous les porcs doivent avoir un accès permanent à de l’eau fraîche en quantité suffisante ». Le fait d’avoir un accès permanent à de l’eau compense les pertes d’eau continues de l’organisme et celles liées à des périodes dans la vie de l’animal durant lesquelles le besoin augmente de façon importante, sans que cela soit prévisible.

Quand on pense aux besoins en eau, on envisage d’abord les besoins physiologiques. L’eau est un constituant essentiel de l’organisme et est impliquée dans de nombreuses réactions biochimiques. Ces besoins physiologiques sont liés au métabolisme de base, ou métabolisme d’entretien, qui permet à l’animal de vivre, mais également aux productions comme les muscles ou le lait par exemple. Une truie allaitante peut produire plus de dix-douze litres de lait par jour, dont l’eau est le principal constituant. Il est donc indispensable que la truie allaitante puisse s’abreuver en quantité, jusqu’à 30-40 litres par jour, pour assurer sa production laitière. L’eau destinée à la thermorégulation est un autre besoin. Elle permet à l’animal de maintenir sa température interne en cas d’augmentation de la température ambiante au-delà des températures conseillées en bâtiment pour les différents stades physiologiques. Le porc régule sa température à la fois sur le plan physiologique en ingérant l’eau et sur le plan comportemental en se mouillant de corps. L’abreuvement joue également un rôle dans la satiété. Une ingestion d’eau en quantité importante, notamment lorsque l’animal est en restriction alimentaire, est un comportement qui peut s’expliquer par la recherche d’un niveau de satiété. Le remplissage de l’estomac par de l’eau déclenche des réactions de satisfaction de la faim analogues à celles d’un repas. C’est le cas par exemple de truies gestantes qui peuvent boire plus de trente litres d’eau par jour.

Avec la soupe seule, les besoins pour la thermorégulation ne sont pas toujours couverts

Dans le cas d’une alimentation liquide sans abreuvoir complémentaire, l’eau est apportée en même temps que l’aliment. En engraissement, le taux de dilution de la soupe le plus fréquent est de 2,7 litres d’eau/kg d’aliment, de sorte que le porc ingère avec la soupe environ sept litres d’eau par jour lorsqu’il pèse cent kilos. Cette quantité est suffisante pour répondre aux besoins physiologiques nécessaires en situation "normale" (métabolisme de base et production de muscle). En revanche, les besoins pour la thermorégulation ou pour assurer la satisfaction des besoins comportementaux, comme l’atteinte du niveau de satiété, ne sont pas toujours couverts. La situation peut même devenir critique lorsqu’il fait chaud. Chez le porc, les glandes sudoripares n’étant pas fonctionnelles, l’augmentation des pertes de chaleur peut se faire soit par augmentation du rythme respiratoire, soit au niveau de la peau si l’animal a la possibilité de se mouiller. Un apport d’eau en période de canicule est donc indispensable, d’autant que lorsqu’il fait chaud, le porc peut limiter sa consommation d’aliment sous forme de soupe, et donc sa consommation d’eau.

L’apport d’eau pour les porcs vise à répondre à des besoins physiologiques et comportementaux. Seule la satisfaction de ces deux critères permet de garantir le bien-être de l’animal dans toutes les situations. La réglementation impose un accès permanent, sans définir la manière d’apporter cette eau. Les techniques disponibles sont nombreuses, repas d’eau, niveaux constants, abreuvoirs de type pipette ou bol… Tout l’enjeu repose sur la manière d’apporter cette eau en limitant le gaspillage, notamment à cause d’un matériel mal réglé, mais aussi en évitant que les porcs n’utilisent les abreuvoirs comme des matériaux manipulables.

Yannick Ramonet
chambres d’agriculture de Bretagneyannick.ramonet@bretagne.chambagri.frAnses

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