Comment aménager les zones de vie d’un post-sevrage ouvert dans un élevage de porcs
La conception d’un post-sevrage ouvert doit inciter les porcelets à faire leurs déjections dans la courette extérieure. Quelques astuces permettent de les orienter.
La conception d’un post-sevrage ouvert doit inciter les porcelets à faire leurs déjections dans la courette extérieure. Quelques astuces permettent de les orienter.
L’Ifip et la coopérative Le Gouessant ont mis en place un dispositif afin de mieux comprendre le comportement des porcelets dans un post-sevrage ouvert vers l’extérieur de type Physior.
Ce bâtiment, réalisé dans un élevage de 265 truies naisseur-engraisseur, est composé de 17 cases de 22 porcelets. Elles sont découpées en deux parties :
Orienter la zone de déjection
Avec ce bâtiment, il est primordial d’orienter les comportements des animaux (notamment la zone de déjection). Pour s’assurer que les animaux réaliseront leurs déjections dans la courette, trois points essentiels sont à retenir :
De la théorie à la pratique
D’une manière générale, les lieux de déjection restent très théoriques. D’une bande à une autre ou selon les saisons ou le passif des animaux en maternité (éducation ou non par la truie), ils peuvent fortement bouger dans le temps. Pour vérifier cela, un protocole spécifique a été mis en place afin d’analyser la propreté des zones de vie des animaux. Il consiste à compartimenter la case en dix surfaces carrées (quatre dans la courette et six à l’intérieur). Une fois par semaine, un opérateur note pour chaque surface le niveau de propreté selon la quantité de déjection présente :
Les mesures ont été réalisées sur 12 cases et sur une période d’une année. D’une manière générale, les animaux respectent très bien les zones de vie théoriques. Sur l’ensemble des mesures réalisées entre janvier 2022 et mars 2023, 87 % des notes 3 ont été attribuées à des surfaces situées dans la courette. 82 % des notes 0 correspondaient à des surfaces situées dans la zone intérieure. La surface la plus sale de la courette est très vite déterminée après l’entrée des animaux dans la case, et elle reste toujours la même. Elle est généralement située en fond de courette, face à la porte d’accès à la zone intérieure. Pour cette dernière, la partie chauffée par la niche reste systématiquement propre et le nombre de déjections observé y est très anecdotique. La surface intérieure la plus sale est située près de la porte d’accès vers les courettes. Cela peut, en partie s’expliquer par la présence de courants d’air car même avec la porte fermée, l’étanchéité n’est jamais parfaite. On observe cependant un effet saison, les cases sont généralement plus sales en hiver, surtout autour de la porte d’accès. En revanche, les zones chauffées restent toujours propres. De même, la courette est globalement plus sale, liée probablement à une fréquentation moins importante ainsi que moins de piétinements pour l’évacuation des déjections.
Yvonnick Rousseliere, yvonnick.rousseliere@ifip.asso.fr
Repères
La coopérative Le Gouessant a accompagné l’un de ses éleveurs dans la construction d’un nouveau type d’élevage appelé Physior. Sur son élevage de 265 truies naisseur-engraisseur, des bâtiments ont été construits avec le même cahier des charges pour l’ensemble des stades physiologiques : augmenter la surface des cases tout en proposant différents types de sol aux animaux (paille, gisoir ou caillebotis), aménager trois zones (courette et bâtiment fermé avec la zone de couchage et la zone d’alimentation). L’objectif est de mettre en avant le bien-être des animaux.