Accept’Elevage mesure l’acceptabilité de votre projet d’élevage
Évaluer en quelques clics les risques potentiels liés à l’acceptabilité de votre élevage à travers un questionnaire, élaboré par l'outil Accept’Elevage, accessible en ligne.
Évaluer en quelques clics les risques potentiels liés à l’acceptabilité de votre élevage à travers un questionnaire, élaboré par l'outil Accept’Elevage, accessible en ligne.
La chambre d’agriculture de Bretagne a développé et mis en ligne un outil à destination des éleveurs, toutes productions confondues, afin de les sensibiliser à l’acceptabilité locale de leurs activités et projets d’élevage. Cet outil d’autodiagnostic a été construit autour de trois grands axes en lien avec l’acceptabilité à l’échelle locale : le contexte local, l’insertion de l’éleveur et ses relations locales, les pratiques agricoles. Après avoir répondu au questionnaire à points, l’utilisateur évalue son score global illustré par une représentation graphique avec un indicateur pour chaque axe. Il paraît important de préciser que le test propose une estimation du contexte d’une exploitation et des pratiques de l’éleveur et que le score obtenu ne préjuge pas de l’apparition ou non de contestations en lien avec un projet. Il permet à l’utilisateur de s’interroger sur ses pratiques et son insertion locale, en mettant en avant ses atouts et ses points de vigilance.
Des résultats sous forme de scores
Le questionnaire (1) prend environ dix minutes à remplir. Il débute par une question générale sur le projet, ce qui permet d’adapter le questionnaire à toutes les situations : éleveurs en phase d’installation, en modification d’une structure existante, ou en réflexion sur une évolution de son exploitation. Le questionnaire démarre alors par le contexte local pour recueillir des informations sur l’activité agricole et particulièrement l’élevage, le voisinage et la présence ou non de cas de contestations récentes. La seconde partie s’intéresse à l’insertion locale de l’éleveur et ses relations de voisinage, souvent à l’origine des cas de contestations. La dernière partie concerne la ou les productions présentes sur l’élevage et les pratiques de l’éleveur potentiellement sources de conflits comme la gestion du bruit, des odeurs et l’aspect visuel de l’exploitation, sans oublier l’ouverture de l’élevage au public. Avant de visualiser ses résultats, l’outil apporte des conseils à l’éleveur en lien avec les déterminants de l’acceptabilité à l’échelle locale.
Les résultats sont présentés en premier lieu sous forme de score global, exprimé en pourcentage : un score élevé signifiant que les risques de contestations liées au projet semblent limités. Ce score global est ensuite détaillé sous forme graphique de couleur avec un score pour chacun des trois axes (le contexte local, l’insertion et les relations locales, les pratiques), ce qui permet une visualisation rapide des résultats obtenus. Enfin une analyse est proposée décrivant les points forts et points de vigilance. L’outil n’a pas pour prétention d’apporter des recettes sur l’acceptabilité des projets, mais il amène l’éleveur à s’interroger à la fois sur son projet, ses pratiques et son contexte local. Il est donc souhaitable de prévoir un échange sur les résultats obtenus avec son conseiller pour dégager l’ensemble des pistes d’améliorations.
Anticiper et dialoguer pour faire accepter son projet
Les conflits locaux naissent généralement de désaccords avec les riverains qui craignent particulièrement des nuisances et une dévaluation de leurs biens immobiliers lors de l’élaboration de projets agricoles. Ces désaccords sont dépendants de la filière, du contexte sociogéographique, et de la qualité des relations sociales entre l’éleveur et la communauté locale : riverains, habitants de la commune et élus locaux. À titre d’exemple, près de 10 % des autorisations d’exploiter délivrées en France en 2011 concernant la filière porcine ont été attaqués au tribunal administratif, contre à peine 1 % en filière bovine. Les régions à forte augmentation de population, à forte fréquentation touristique ou à faible densité d’élevage pour la filière concernée sont aussi plus à risques. Enfin, un éleveur impliqué dans ses relations avec ses voisins, reconnu pour son sérieux aura moins de problèmes à faire accepter son projet et de risque de conflit. L’anticipation et le dialogue apparaissent comme deux composantes essentielles pour rassurer le voisinage et permettre de mener à bien son projet.
thierry.bellec@bretagne.chambagri.fr(1) L’outil Accept’Elevage est téléchargeable sur le site des chambres d’agriculture de Bretagne : www.bretagne.synagri.com/synagri/acceptabilite-locale-des-projets-d-ele…