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Pesticides : forte baisse annoncée des ventes de produits phytosanitaires en 2019

Une diminution de 44 % en volume annoncée par le gouvernement, de 24 % par les industriels de l’UIPP : la tendance est la même. Les ventes de produits phytopharmaceutiques auraient chuté en 2019 par rapport à 2018. Les chiffres provisoires du ministère de l'Agriculture doivent cependant être "consolidés" d'ici la fin de l'année, et complétés par d'autres indicateurs, dont le Nodu.

Le printemps 2019 a été sec, avec de moindres utilisations de fongicides sur céréales. © gutner archives
Le printemps 2019 a été sec, avec de moindres utilisations de fongicides sur céréales.
© gutner archives

Une baisse de 44 % des ventes des phytos en 2019 comparée à 2018, en quantité de substances actives. L’annonce du ministère de l’Agriculture dans un communiqué le 30 juin a de quoi surprendre. Cette évolution fait suite à une forte hausse de 18 % enregistrée entre 2017 et 2018, qui avait fait polémique en son temps.

Le ministère précise toutefois qu'il s'agit de chiffres provisoires, qui devront être consolidés « d’ici la fin de l’année, notamment pour affiner la décomposition de ces évolutions à la baisse entre les différents usages (herbicide, fongicide, insecticide), les types de produits (CMR, biocontrôle), et complétés par d’autres indicateurs ».

Outre qu'elles sont provisoires, ces données ne portent que sur les volumes, sans faire état du Nodu (nombre de doses unités). Or ce dernier « constitue l’indicateur de référence de suivi du plan Ecophyto et permet une approche nationale et inter-annuelle, toutes cultures confondues », rappelle un document méthodologique Ecophyto publié par le ministère de l'Agriculture et celui de la Transition écologique. En effet, « le NODU permet d’apprécier l’intensité d’utilisation des produits phytopharmaceutiques, en rapportant la quantité vendue de chaque substance active à une "dose unité" », c'est-à-dire la dose d'homologation, précise le document.

Forte baisse mise en avant pour le glyphosate

« Ces évolutions à la baisse compensent totalement l’augmentation des ventes en 2018. On constate également une diminution de la moyenne triennale », communique le ministère qui veut y voir « les premiers effets des mesures engagées par le Gouvernement depuis 2018 afin de réduire l’utilisation des produits phytosanitaires ». Dans sa communication, le ministère fait également état d’une baisse conséquente des quantités de glyphosate : - 35 % en un an.

L’augmentation de 2018 avait été justifiée par l’anticipation de la hausse de la redevance pour pollution diffuse (taxe sur les produits phyto) intervenue au 1er janvier 2019. En plus, l’année avait été particulièrement importante en termes de parasitisme. Au contraire, 2019 s’est traduit par des conditions sèches en cultures avec très peu d’attaques de maladies au printemps, limitant le recours aux fongicides. D’autre part, les stocks de produits réalisés en 2018 ont eu comme conséquence moins de ventes en 2019.

Les produits à base de soufre pèsent sur les évolutions de tonnage

L’UIPP (Union des industries de la protection des plantes) a ses propres chiffres sur les évolutions des phytos. « Nous enregistrons une baisse de 24 % des ventes en quantité de substances actives. Notre organisation représente 96 % des ventes de produits phytosanitaires en valeur mais moins en quantités de substances actives », précise Eugénia Pommaret, directrice de l’UIPP, pour expliquer ces différences.

« Le principal groupe vendant du glyphosate n’est pas adhérent de l’UIPP (NDLR: Barclay) et il en est de même de plusieurs entreprises commercialisant des produits génériques comme des spécialités à base de soufre ou de cuivre, très pondéreuses, ajoute Eugénia Pommaret. D’autre part, nos données représentent les ventes aux distributeurs alors que celles du gouvernement se réfèrent aux ventes des distributeurs aux agriculteurs. »

Toutes cultures comprises, le glyphosate représentait la première matière active phyto en tonnes de substance vendues en 2018 devant le soufre et le prosulfocarbe (herbicide), ce dernier ayant montré une très forte augmentation entre 2013 et 2018.

 

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