Une génétique ovine plus durable
Le 21 juin, l’UMT Génétique des petits ruminants a fait le point sur les derniers projets de recherche en génétique autour de la durabilité des élevages ovins.
Le 21 juin, l’UMT Génétique des petits ruminants a fait le point sur les derniers projets de recherche en génétique autour de la durabilité des élevages ovins.
La génétique ovine est en perpétuelle évolution en fonction des attentes des éleveurs, des attentes sociétales et du changement climatique. L’UMT(1) Génétique des petits ruminants a présenté les derniers résultats de la recherche le 21 juin dernier.
L’élevage de moutons est confronté à des enjeux climatiques et à la transition agroécologique. Les attentes se multiplient pour avoir des animaux plus efficients et plus résilients qui peuvent valoriser des environnements à fortes contraintes et consommer des ressources locales. « Face à ces défis, la gestion des réserves corporelles est une piste d’amélioration des capacités d’adaptation des brebis » indique Dominique Hazard, chercheur à l’Inrae. Les tissus adipeux sont une source d’énergie majeure et la capacité des animaux à utiliser ou stocker cette réserve d’énergie leur permet de faire face aux contraintes d’alimentation et à leurs besoins énergétiques. Les recherches de Dominique Hazard ont montré que la dynamique des réserves corporelles en ovin est bien un caractère héritable et qu’il peut donc être utilisé en sélection si ça correspond aux objectifs de la race.
Un potentiel génétique plus ou moins exprimé selon la météo
La thermotolérance chez les petits ruminants a ensuite été expliquée par Flavie Tortereau, chercheuse à l’Inrae dans l’UMR GenPhySE. Le projet porte notamment sur l’impact des conditions météorologiques sur les performances de production. Le but est de savoir si les caractères de production évalués dans les schémas de sélection sont variables en fonction du climat. Au niveau des populations, le climat n’a pas d’effet marqué sur les performances étudiées mais le potentiel génétique des animaux peut s’exprimer différemment en fonction de la température lors de la mesure. La chercheuse reste prudente face à l’interprétation des résultats car le modèle utilisé dans l’étude est moins précis que les modèles classiques. Les températures extrêmes sont difficiles à intégrer au modèle car sous représentées dans les données collectées et il faudrait essayer de combiner les informations météo et la conduite d’élevage pour quantifier au mieux les effets de la météo sur le phénotype.
Une brebis adaptée à tous les systèmes d’élevage
Diane Buisson qui travaille sur les schémas de sélection ovine lait à l’Idele, a présenté les interactions entre génotype et environnement. Le but est de savoir si la valeur génétique d’un individu dépend du système dans lequel il est élevé. En effet, les organismes de sélection choisissent de sélectionner un animal adapté à tous les systèmes d’élevage et non de sélectionner des animaux différents adaptés à chaque système. Il serait donc problématique que la valeur génétique d’un bélier varie en fonction des systèmes. En race Lacaune, on distingue quatre grands types d’environnement différents : le Ségala, le Lévézou, les Rougiers et les Causses sud. Les analyses de données ont montré que l’héritabilité des caractères varie très peu entre les environnements ce qui est rassurant car un bon bélier sera bon dans tous les systèmes d’élevage et dans tous les environnements. La sélection actuelle génère bien des brebis qui sont adaptées à tous les élevages. Il serait cependant intéressant d’aller plus loin et de comparer les systèmes laitiers avec les fromagers, les élevages de montagne avec ceux de plaine, les bio et les non bio…